Sylvana de Michel Pagel

Il y a quelques années en arrière j’ai acquis, chez les Moutons électriques, l’intégrale en édition « définitive » (c’est-à-dire retravaillée par l’auteur) de la Comédie Inhumaine de Michel Pagel. C’est un ensemble de romans et de nouvelles fantastiques qui sont liés plus ou moins fortement et dont j’avais déjà lus il y a de nombreuses années quelques tomes. J’ai enfin trouvé le temps de commencer cette intégrale avec le premier tome publié : Sylvana.

Sylvana est un court roman d’entrée dans l’âge adulte et de vampire. Écrit à la première personne, il mêle les témoignages de Michel et de Sylvana. Le roman narre comment ils se sont rencontrés, dans un petit village de Vandée au début de l’adolescence, comment leur amour est né et la fin tragique, alors jeunes adultes, de leur histoire.

Tragique car Sylvana est une vampire. Contrairement aux histoires, elle n’a pas de pouvoirs particuliers, ni d’aversions particulières, sinon qu’elle a besoin de sang humain pour survivre. Et ce sang dont elle a besoin, c’est le frère jumeaux de Michel qui va le lui donner. L’histoire va se conclure sur une fin tragique, comme le lecteur pouvait s’y attendre (il est d’ailleurs prévenu dès le début du roman).

Sylvana est un roman fantastique fort sympathique qui se laisse libre avec plaisir et qui fleure bon le terroir.

Les flammes de la nuit

Michel Pagel est un auteur de l’imaginaire français qui a écrit de nombreux textes de très grandes qualités. Les flammes de la nuit a été initialement publié, dans les années 80, comme une tétralogie de Fantasy avant d’être réuni en un seul volume, actuellement disponible chez Les moutons électriques.

Les romans, où plutôt le roman tant il est vrai que le tout se lit comme une seule histoire, utilise les éléments classiques de contes de fée afin de proposer une histoire de rébellion, de changement et d’évolution dont l’absurde est une composante importante et dont le sens, si l’ont peut dire, apparait à la fin du roman.
Le monde de Fuinör est un monde presque immuable : différentes contrées servent différents objectifs (contrées de la guerre, de l’amour, de la chasse, de la folie, etc.), un roi dirige de tous temps le royaume, certains membres du palais ont toujours étés là, la reine meurt toujours en couche, les fées, protectrices du monde et de la volonté des Dieux, viennent à chaque naissance royale bénir de leurs dons le nouveau-né, les barons félons sont toujours vaincus, etc.
Dans une autre partie du monde, il y a toujours une plage avec un fou, un héro et une femme, il y a toujours le danger des cavaliers dorés et tous les dix, sur l’ensemble de Fuinör, un nouveau soleil apparait qui change, dans un cycle arc-en-ciel, la couleurs des choses.
Mais voila un jour né la princesse Rowana et alors que tous entende la bénédiction d’une des fée (quelque chose comme « tu seras stupide et acceptera ton lot de femme ») un mystérieux enchanteur frappe et modifie la « bénédiction » en l’inversant (« tu seras la plus intelligente et tu réfléchiras »). De ce changement grandira une princesse rebelle, nourrie par le savoir de l’enchanteur afin de faire changer le monde et d’affronter, qui sait, les deux divinités qui gouvernent le monde.
En chemin : découvertes, rébellions, trahisons et aventures seront au rendez-vous…
Les flammes de la nuit est un sympathique roman de Fantasy qui subverti le monde des contes de fée pour le faire entrer dans une ère de réflexion plus en phase avec la pensée moderne, le tout par un auteur qui sait diablement bien écrire.