Fan de Léa Silhol, c’est avec plaisir que j’ai appris, il y a déjà quelque temps, son retour à la publication après près d’une décennie de disette.
Avant l’hiver : architectoniques des Clartés
Avant l’hiver est le premier volume d’une série consacrée à Léa Silhol a paraitre aux Moutons électriques. L’objectif de cette collection, bibliothèque des Vertiges, est de lever peu à peu le voile sur la toile silholienne.
Ce premier opus donc, s’intéresse à la structure des cours féériques. Une trame principal, les recherches d’un historien fay (Kelis pour ceux qui connaissent un peu la trame) lie les différentes nouvelles qui constituent ce recueil (mais est-ce bien un recueil). Si la plupart de ces nouvelles sont inédites, un petit nombre sont connues mais prennent un sens nouveau à la lumière des révélations du recueil.
La qualité est au rendez-vous et les aficionados de Léa Silhol, dont je fais partie, seront en territoire connues et devraient être conquis. Pour les autres…. et bien je dirais que la conquête pourrait s’avérer plus dure. En effet, l’ouvrage revient sur de nombreux personnages de la trame silholienne sans forcément prendre le temps de les présenter. Cela ne gâchera en lien la lecture de bon nombre de nouvelle, mais le lecteur béotien risque de se sentir un peu égaré.
Égaré, c’est même ainsi que je me suis senti au début de ma lecture alors que mon cerveau tentait avec peine de situer les personnages dont les noms (je ne suis pas doué avec les noms) ne voulaient pas se fixer sur des évènements. Mais au final mon cerveau a pu y arriver et j’ai pris grand plaisir à la lecture d’Avant l’hiver qui lève le voile sur l’histoire des cours, et ce, même si le voile levé ne fait, parfois, que montrer d’autres voiles plus lointain que l’on voudrait lever mais que l’on ne peut atteindre. Frustration de ne pas savoir plus, et plaisir d’en savoir plus se mêlent ainsi; on se croirait en Ombre.
Babel Tour
Babel Tour est un recueil publié par l’université de Paris Sorbonne et réalisé par des étudiants en Master d’édition. En tant que tel il est difficile de se le procurer et c’est bien dommage. En effet il contient à la fois des nouvelles, des poèmes et des photos sur thème de Babel, soit le double thème de la ville et de la communication.
Ne me voilant pas la face, je reconnais que ma principale motivation pour mettre la main sur cet ouvrage est la présence d’un texte de Léa Silhol en son sein. Et si ma fois ce texte, presque un essaie sur la différence, intéressant, il souffre d’un trop grand travail sur la langue qui en rend plus difficile d’en saisir le sens profond.
Mais surtout, et ,je dois l’admettre, à ma grande surprise les autres textes du recueil vont du bon à l’excellent, du fantastique au réalisme, de la ville moderne à la ville futuriste, et je ne regrette pas mon achat. Je ne peux, au final, que conseiller ce recueil d’excellente qualité à tous ceux que le thème de la ville inspire. Comme je le disais, je crains hélas qu’il soit difficile à se procurer, mais l’effort vaut la peine.
De Brocéliande en Avalon

Fo/Vea
Ceux qui me connaissent savent que je suis un grand fan de Léa Silhol, j’aime beaucoup la grande trame qu’elle tisse dans ses romans et ses nombreuses nouvelles. Fo/Vea ajoute un nombre substantiel de fils à la trame; fils qui sont aux limites des changements de couleurs de la trame.
A titre personnelle j’ai bien aimé les nouvelles de ce recueil. Elles font des liens entre divers pans de la trame silholéenne, et mettent en lumière des liens nouveaux. Je ne peux néanmoins m’empêcher de penser que la plupart des nouvelles (environs la moitié) sont en partie incompréhensible pour ceux qui ne connaisse pas un minimum l’œuvre de Léa Silhol.
La forme du recueil est également intéressante : il est en effet émaillé de nombreuses photos et puzzles divers. D’après l’auteur, il y a la matière à décoder certain pan de son œuvre. Détestant les codes dont je n’ai pas les clefs, j’ai tactiquement sauté cela afin de ne lire que les nouvelles. Une erreur peut-être, mais ma paix de l’esprit passe par cela.
Musiques de la Frontière
J’adore les romans de Léa Silhol, et j’aime encore plus ses nouvelles. Son écriture est à la fois gracieuse, complexe, évocatrice et me capture à chaque lecture. La semaine dernière j’ai donc eu envie de relire le recueil Musiques de la Frontière.
Au fils des différentes nouvelles de ce recueil émerge l’histoire du peuple Fay. Ces enfants de l’homme, nés à notre époque, enfermé car trop sublime, trop différent, dévoile ici leur histoire : la conquête de leur ville, Frontière, ville hors du temps et de l’espace, la terre promise des Fay que l’on doit trouver avant de pouvoir y entrer; des histoires tragiques, de fureurs, de glamours et de beautés, des histoires d’apaisement, d’amour et de paix retrouvée enfin. Au final une histoire qui se raconte dans ce superbe recueil, devenus, hélas, difficile à trouver.
L’écriture de Léa Silhol puissante et belle convient parfaitement à ces histoires de Fantasy urbaine. Un must pour tous les fan d’imaginaire et de littérature française.