The Veiled Throne & Speaking Bones de Ken Liu

Fin de la trilogie, devenue tétralogie avec le dernier tome séparé en deux gros volumes , de la Dynastie Dandelion The Veiled Throne et Speaking Bones continue l’histoire multigénérationnelle des îles de Dara. Les romans reprennent quelques temps après The Wall of Storms et se déroulent sur deux continents.

A Ukyu-Gondé, la princes Théra tente de rallier les tribus rebelles contre les Lyucu avec comme objectifs d’empêcher le lancement d’une flotte pouvant apporter des renforts aux forces lyucu qui occupent une parte de Dara. Le chemin vers la victoire est ardus et passe pas de nombreuses déconvenues et la découverte d’une culture profondément différentes.

En Dara une paix fragile règne entre les Lyucu qui ont conquis deux des îles/royaumes de Dare et le reste de l’Empire. Ici l’intrigue se scinde en plusieurs fils qui suivent ce qui se passe dans les îles occupées, à la cours et dans une des villes de l’Empire. Le lecteur est invité à suivre plusieurs jeunes gens qui seront au cœur des changements qui viennent.

Difficile de résumer cette énorme fresque peinte par Ken Liu. En effet, la tétralogie s’étend au final sur plusieurs dizaines d’années d’histoire de Dara, sur deux continents et en suivant plusieurs personnages. Liu mêlent également l’Histoire avec la petite histoire des gens du peuple. Ce qui ressort quand même c’est une tétralogie passionnante et bien écrit par un auteur « ingénieur » qui met au centre de ses intrigues l’innovations techniques, la résolution par les protagonistes de l’histoire problèmes via l’ingéniosités, la réflexion et la technique. C’est également une histoire qui prend en compte les éléments culturels et la manière dont les gens réagissent et s’adaptent (ou non) aux cultures différentes, au progrès techniques et à l’innovation.

Jardins de poussière de Ken Liu

Jardins de poussière est le second recueil de nouvelles de l’auteur et traducteur sino-américain Ken Liu. La petite trentaine de nouvelles présentées ici couvrent différents genres (fantasy, anticipation, Science-fiction, uchronie, etc.) de l’imaginaire et sont très intéressantes à lire; Ken Liu est un très bon auteur et cela se confirme une nouvelle fois avec ce recueil.

Ken Liu a un certain nombre de thématiques qui reviennent souvent dans ses écrits et les nouvelles du recueil ne font pas exception. Il est donc question ici de la rencontre en culture chinoise et nord-américaine, du poids de l’histoire et des décisions qui ont mené à « aujourd’hui », de l’impact humain de  nouvelles technologies et de la manière dont les ingénieurs et la science peuvent changer concrètement le monde.

Bref avec Jardins de poussière Ken Liu s’impose encore un peu plus à la fois comme un nouvelliste de premier plan et un constructeur de pont entre Chine et Occident.

The Wall of Storms

Seconde tome d’une trilogie, et faisant suite à The Grace of Kings, The Wall of Storms s’intéresse à la première décennie de règne de la dynastie du Dent-de-Lion. Le roman, supérieur au premier tome, est toujours un gros pavé bien écrit et très intéressant à lire.
Difficile sur un livre aussi gros de pouvoir le présenté dans son ensemble et sans déflorer des points de l’intrigue qui sont cachés aux lecteurs en début d’ouvrage.  Le premier quart de Wall of Storms présente la génération suivante qui marquera de son empreinte Dara (principalement les trois enfants de l’Empereur, une fille et deux garçons, et une fille du peuple, particulièrement brillante et à qui le destin donnera un professeur prestigieux) et donne à voir les intrigues de cours et les tensions qui parcours l’Empire.
L’évènement marquant qui indiquera un tournant pour Dara, c’est l’arrivée, de par delà le mur des tempêtes qui isoles Dara du reste du monde, d’une flotte de barbares bien décidée, avec l’aide de dragon, à conquérir Dara. S’ensuit le début d’une guerre qui bouleversa l’équilibre des forces et divisera profondément l’Empire. La fin du roman ouvre, à ce niveau, d’ailleurs de nombreuses perspectives intéressantes.
The Wall of Storms donne clairement une nouvelle dimension à la trilogie et je l’ai trouvé bien supérieur au premier tome. S’il est possible de lui trouver quelques longueurs, les valeurs défendues (rôle des femmes, confrontation à l’étranger, importance de la science et du savoir, etc.) sont très intéressantes d’un roman de Fantasy Silkpunk. J’attends le troisième tome avec une grande curiosité.

La Ménagerie de papier & L’homme qui mit fin à l’histoire

Recueil de nouvelles de Ken Liu, La Ménagerie de papier est sans équivalent en anglais (un recueil du même nom existe bien mais son sommaire est différent). L’ouvrage présente une vingtaine de nouvelle d’un écrivain très doué dont les moins bon textes sont au minimum bons et les meilleurs sont du niveau des nouvelles de Ted Chiang.

Lu il y a déjà quelques semaines, je me contenterai de dire de ce recueil qui il est un indispensable pour ceux qui veulent lire des nouvelles de science-fiction (au sens large) parmi les meilleurs écrites cette dernière décennie. Ken Liu a une approche sensible des différents problèmes de nos sociétés et une écriture qui touche juste à chaque fois.
Peu de temps après cette lecture, je me suis attaqué à une novella qui vient de sortir dans la collection « Une heure lumière » : L’homme qui mit fin à l’histoire.
Il s’agit de la description d’un documentaire filmé sur une invention qui permet d’observer directement le passé, mais de manière unique; les particules servant à l’observation étant alors détruite.
Le documentaire parle des créateurs de l’invention et de son unique utilisation pour voir les exactions  de l’Unité 731, unité japonaise qui effectua des expériences médicales sur des civils chinois entre 1936 et 1945 lors de la guerre sino-nippone.
La novella est à la fois une réflexion sur le rôle de l’histoire et des historiens, de l’importance de l’histoire dans la politique international, du rôle du « devoir de mémoire » et une étude d’un pan sordide de l’histoire japonaise et chinoise. Une œuvre majeure je pense.

The Grace of Kings

Premier roman de Ken Liu, et premier tome d’une trilogie (si je ne m’abuse), The Grace of Kings est un roman de low fantasy se déroulant sur les îles de Dara. Un ensemble d’îles, divisés en plusieurs royaumes, avant qu’un des rois conquiert l’ensemble des îles pour en faire un Empire, et basée sur la Chine du passé. Pas de puissants mages ou de créatures et objets magiques ici, mais des Dieux qui interviennent subtilement pour tenter de manipuler leurs champions.
The Grace of Kings est un roman dense qui se déroule sur plusieurs années. Il narre les dernières années du règne du premier empereur et les rébellions qui vont détruire l’Empire après sa mort. Il s’agit aussi de l’affrontement entre deux membres importants de la rébellion : le grand et honorable guerrier Mata Zyndu et le malin et loyal Kuni Garu. Frère de bataille au début de la rébellion, ils se déchireront et s’affronteront par la suite représentant chacun une vision différente de l’exercice du pouvoir et de l’avenir de Dara.
The Grace of Kings est très prenant et agréable à lire. Il narre une histoire qui à la richesse et la complexité de la véritable Histoire. Liu change régulièrement de points de vue et ajoute régulièrement de nouveaux personnages sans perdre vu son intrigue principal. La Fantasy qu’il propose est plus proche de l’histoire chinoise que de l’histoire occidentale, offrant, de plus, une lecture connue avec des twists originaux.
J’ai beaucoup apprécié ma lecture et ait vraiment envie de lire la suite (bien que The Grace of Kings ait une fin totalement satisfaisante qui en fait un roman à part entière).