Les Seigneurs de Bohen

Dernier roman en date d’Estelle Faye, Les Seigneurs de Bohen est un roman de fantasy chorale sombre et lumineux à la fois. Le monde de Bohen tire ses inspirations de différentes mythologies (chrétienne, judaïque, indienne, européenne, etc.) et est un monde à l’histoire somme toute classique (la magie est moins puissante aujourd’hui que lors de l’époque du mythique Empire des Wurm, les restes de l’ancien empire sont autant de danger se terrant sur les bords de la civilisation) mais très bien construit.

Le roman décrit les évènements menant à la fin de l’Empire de Bohen. Il suit donc les tribulations d’une sorcière des Havres (la région côtière) ayant le pouvoir de contrôler le sel et qui se rend à la capital afin d’obtenir une entrevue avec l’Imperatrice dont la tache est de maintenir loin des côtes les vaisseaux noirs, menace constante pour les marins et la côte.

Les tribulation de Sainte-Etoile, un aventurier qui partage son crâne avec une créature issue du lointain passé de l’Empire. De retour à Bohen il s’attachera a Sorenz, le chef de guerre hermaphrodite qui ferra trembler l’Empire, et qui est lui aussi un des personnages suivit. Le tribulations aussi d’une change-forme, espionne de l’empereur qui sera à la fois témoin et actrice de la chute de l’Empire.

La vie d’une jeune femme dans le ghetto dont le frère a été banni et qui s’émancipera pour devenir une des leaders de la rébellion dans la capital. Son frère donc qui, avec l’aide d’un jeune clerc envoyé aux mines, ressuscitera une ancienne et puissante magie….

La fantasy d’Estelle Faye est un mélange d’histoires mercenaires sombres, de merveilleux, de vision crépusculaire de la fin d’un Empire, mais aussi de moment lumineux. Le roman a la fin très ouverte (je veux en savoir plus !) a aussi de nombreuses touches de romance et de questionnement de genre. Personnellement j’ai beaucoup aimé à la fois l’écriture, l’histoire et l’ambiance qui se dégage du récit, mais les choix de l’auteur sont à mon avis à la fois à même de faire adorer ou détester Les Seigneurs de Bohen.

Book en Stock, grâce à qui j’ai pu lire ce roman, a une interview en plusieurs parties ce mois de mars sur son site. Il n’est d’ailleurs pas trop tard pour aller poser des questions à l’autrice.

Le mois d’Estelle Faye sur Book en Stock

Ceci est un message de service :
Chez Book en Stock, le blog d’en face, c’est le mois d’Estelle Faye.
Pour la sortie de son nouveau roman, chez Critic, Les Seigneurs de Bohen, le blog propose aux lecteurs de poser des questions à l’auteure :
Déjà deux pages d’interviews sont disponibles (ici et ici) et il est possible de lui poser des questions.
Plus tard dans le mois je chroniquerai Les Seigneurs de Bohen qui m’a gentillement été envoyé par Book en Stock et les éditions Critic.

La voie des oracles : Aylus

Troisième, et dernier, tome de la série de La voie des Oracles, Aylus est un très bon roman qui termine la série de manière très intéressante en y ajoutant une touche sombre bienvenue.
 
En dire plus sans révéler la conclusion du volume précédent est impossible; donc amis lecteurs si tu ne veux pas en savoir plus arrête ici ta lecture !
 
Le troisième tome revient sur à l’époque de premier tome en présentant les versions alternatives des différents personnage dans la nouvelle réalité créée par Thya. Aylus devenu Empereur a banni la religion chrétienne et redonné une nouvelle vigueur aux cultes antiques. Il dirige l’Empire romain depuis Rome avec une cohorte d’oracles et de devins qui l’aide à prendre les bonnes décisions.
 
C’est une version dystopique de Rome qui est présenté ici, où une personne peut-être arrêtée car les devins ont prédis qu’elle commettra un crime, où les besoins du peuple ne sont pris en compte que si le Futur indique que cela en vaut la peine. Rome est redevenu puissante mais au pris de la misère de la masse.
 
Dans ce contexte les différents personnages de la série sont différents mais toujours au centre de l’intrigue : Thya la jeune est envoyée par l’Oracle brulée (Thya « la vielle ») sur le chemin permettant de rétablir le véritable destin du monde. C’est une conclusion où les Dieux prennent part à la lutte et où de grands conflits de profile à l’horizon qu’Estelle Faye propose.
 
 La série de La voie des Oracles fait partie du haut du panier de la Fantasy française actuel.

La voie des oracles : Enoch

Débutant peu après le premier tome, Enoch présente la suite de l’histoire de Thya, jeune patricienne romaine doué du pouvoir d’augure dans un Empire romain en perte de puissance et qui rejette ses anciens dieux pour le Christianisme.
 
Fuyant la Gaule et les manigances de son frère, Thya, son Oncle et le jeune Enoch doté maintenant d’un pouvoir sur la brume et le feu, se rendent en Orient sur la trace des mystérieux dieux du destin des Étrusques. Poursuivi par son frère, qui a trouvé une nouvelle alliée en la personne de la déesse Hécate, trahie par le Destin, Thya va découvrir l’Empire romain d’Orient et voyagé sur la une partie de la route de le soie.
 
Enoch est un roman très bien écrit et agréable à lire, au ton beaucoup plus sombre que le premier tome et à la conclusion surprenante (pour un ouvrage vendu « jeunesse / ado »). Une lecture qui vaut la peine même pour une personne qui n’est pas dans la cible de la collection.

La voie des oracles: Thya

Avec ce premier tome d’une trilogie, Estelle Faye propose une Fantasy se déroulant en Gaule durant le déclin de l’Empire romain au cinquième siècle de notre ère.
 
Thya est la fille d’un général roman respecté, mais à seize ans elle est loin de mener une vie de faste à Rome. En effet, Thya est une oracle, elle est dotée depuis son jeune âge du don de prophétie. Si à une époque plus ancienne son don lui aurait valu une place de choix dans la société romaine, la conversion de l’Empire au christianisme met sa vie même en danger. C’est pourquoi son père l’a mise en sécurité dans sa propriété gauloise.
 
Mais lorsque son père est victime d’une attaque picte, ordonnée en secret par le propre frère de Thya, elle écoute ses visions et entreprend le long voyage  pour la citadelle de Brog où son père arrêta jadis les Vandales.
 
Pourchassée, protégé en secret par les anciens dieux et les créatures de l’ancien monde, Thya voyage dans la Gaule accompagné d’un ancien soldat de son père et son neveux, Enoch, un maquilleur séducteur au passé trouble.
 
Thya est un roman dont les héros sont de jeunes gens, mais qui est écrit avec intelligence et où les anciennes croyances de l’Empire et le christianisme sont en lutte. Thya devra perdre de son innocence, découvrir les secrets de son passé et savoir lutter pour ne pas être le jouet du Destin.
 
Une série qui commence fort bien, maintenant je m’attaque à la suite.

Un éclat de givre

Dernier roman d’Estelle Faye, Un éclat de givre est un roman aux multiples facettes. Une manière de le définir serait d’en résumé l’intrigue. La Terre dans deux siècles a été irrémédiablement abimée par l’homme. Entre des poches de civilisations coupées les unes des autres, la terre est stérile et fracturée. Dans ce qui reste de Paris, les habitants survivent comme ils peuvent, beaucoup d’entre eux se réunissent en tribus qui occupent à la fois une niche particulière et un quartier/bâtiments de la ville.
Chet est un jeune homme bisexuel qui survit en chantant du jazz, habillé en femme, dans des bars la nuit et en rendant de menus services le jour. Engagé par un membre de la Bordure (les anciennes cités converties en fermes) pour retrouver un dealer, qui propose, comme d’autres, une nouvelle drogue permettant de résister à la chaleur, Chet doit se rendre en Enfer, un hôpital où les résidents se sont fait modifiés par des opérations extrêmes, pour le retrouver. Son enquête, qui le mène à affronter son propre passé, l’amèneront à prendre part à une lutte souterraine pour le contrôle de Paris.
Mais l’histoire n’est pas tous, le roman, très bien écrit, est un roman post-apo, mais c’est également un roman bit-litt avec un héros qui pourrait être une héroïne, avec des problèmes de cœur et une dose, raisonnable, de sexe. C’est aussi un roman de genre qui interroge, au travers de son héros, les identités sexuelles.
Les différents mélanges de Un éclat de givre pourraient être indigestes s’ils n’étaient pas aussi bien maitrisés, donnant ainsi un roman divers, riche et très intéressant dont j’ai beaucoup apprécié la lecture. Si son auteure, ou son éditeur, passe par ici et me lisent, je serais d’ailleurs très preneur d’un deuxième volume racontant l’histoire de Tess (l’amour d’enfance de Chet) et de son projet fou (rejoindre la Sibérie en train).
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

http://ledragongalactique.blogspot.ch/2014/03/challenge-sfff-au-feminin.html?showComment=1394271167545#c7928591275848414423

Porcelaine

Second roman d’Estelle Faye, Porcelaine légende du Tigre et la Tisseuse est un roman de fantasy se déroulant en Chine et basée sur la mythologie chinoise.
Se déroulant en trois partie, le roman est une histoire d’amours et de jalousie basée sur un triangle amoureux composé de Xiao Chen, un fils de potier devenu comédien errant maudit par une divinité et transformé en homme-tigre immortel, de Brume, une fille d’immortel et de mortel, et de Li Mei une tisseuse qui verra l’homme derrière l’animal. L’histoire est bien sur baignée de surnaturel et joue sur les tragédies qui touchent les hommes lorsque les divinités se mêlent de leurs vies.
La première partie du roman se déroule au troisième siècle et suit Xia Chen dans ses premiers pas comme comédien et comme maudit. La seconde partie se déroule au XVIIIe siècle et voit une Xiao Chen sur de lui et blasé tombé amoureux d’une jeune tisseuse alors que son premier amour (une immortel) est libérée de sa prison est jalouse la tisseuse. Le dernière acte voit le trio amoureux se résoudre dans la douleur et le sang.
Le roman est bien écrit et rafraichissant. J’en ai apprécier la lecture et ai eu du mal à interrompre ma lecture. Il manque néanmoins à Porcelaine un petit quelque chose pour passer du status de bon roman à celui d’excellent roman. J’ai un peu de mal à mettre le doigt dessus, mais je dirais que j’ai parfois eu, lors de ma lecture, le sentiment de suivre un groupe d’aventurier dans un jeu de rôle; c’était chaque fois un sentiment bref et fugace mais que j’ai eu à plusieurs reprise. Je regrette également certains rebondissements et dénouements qui font trop appel à une sorte de Deus ex machina.
Ces réserve mise à part, Porcelaine reste un bon roman que j’ai pris plaisir à lire.