L’empire du Léopard

Dernier roman adulte en date d’Emmanuel Chastellière, l’empire du Léopard se déroule dans un monde fantastique fortement inspiré du notre.

Une version fantasmée de l’Espagne colonise une version fantasmée de l’Amérique centrale à la recherche de richesse et de la mythique fontaine de jouvence.

Si la conquête des territoires a été facile, les richesses espérées ne sont pas au rendez-vous et le gouverneur de la province se retrouve à devoir composer avec des propriétaires terriens peu coopératifs et l’abandon de la Couronne. Le tous alors que bien à l’abri dans les montagnes le mystérieux Empire du Léopard est toujours libre….

Ajoutez à cet univers un soupçon de magie, qui existe peut-être,  sous la forme d’alchimiste royal, d’anges et de fées et vous obtenez un univers original et attrayant.

Le lecteur suit les pas de plusieurs personnages, les plus proéminents étant « la Salamandre », une militaire et héroïne de guerre exilée dans les colonies, une indigène qui a rejoint l’armée pour fuir son destin de victime sacrificielle, l’apprenti de l’alchimiste royal , le neveu du roi (et chef mégalomane d’une compagnie de mercenaire)…

L’intrigue se développe dans la colonie et, par la suite, dans l’empire du Léopard qui envoie une invitation formel au gouverneur de la colonie…

L’empire du Léopard  est un roman bien écrit qui souffre de longueurs et de problème de rythme sur le déroulement de ses intrigues. Une lecture agréable donc au final mais rendue parfois un peu lente par les quelques défauts évoqués. Je serais curieux d’en lire davantage sur cet univers.

 

Célestopol

Célestopol est le nouveau recueil d’Emmanuel Chastellière, l’auteur de le village. Il s’agit d’un recueil de quinze nouvelles brossant un portrait de l’histoire de la ville lunaire de Célestopol.
Cité protégée par un dôme, Célestopol est une ville nommément sous le contrôle de la Russie, mais en réalité quasiment indépendante sous la férule du Duc Nikolaï. A la fois histoire steampunk (on va sur la Lune en canon, le selenium lunaire permet d’alimenter des inventions les plus folles, des automates parcourent les rues de la ville), fantastique (un ours qui parle, des esprits) et uchronie (situé au début du XXe siècle, l’histoire du monde est fort différente de la notre).
Le sommaire du recueil peut-être trouvé sur le site de l’auteur, suffit de dire que le lecteur y trouvera des histoires d’aventures, des automates sur le point de se rebeller ou de s’éveiller à la liberté, de citoyens pris dans les machinations du Duc de la ville, de criminelles ou de révolutionnaires…
Les différentes nouvelles sont de bonne facture et agencées dans l’ordre chronologique ce qui donne un panorama de la ville sous le règne du Duc Nikolaï.
Célestopol est une réussite qui propose une ambiance à la croisée de plusieurs genres : steampunk, uchronie, fantastique, aventure…. Personnellement j’en redemande.

Le Village

Premier roman d’Emmanuel Chastellière, Le Village est une vraie réussite. Roman fantastique, il donne au lecteur une histoire avec un mystère épais qui se découvre peu à peu au fil de la lecture. Difficile donc d’en parler en tentant d’en révéler le moins possible.
Je peux néanmoins écrire que le roman débute par le réveil d’une jeune femme (à la fin de l’adolescence) dans une vielle demeure bourgeoise. Elle n’a aucuns souvenirs de sa vie et commence alors l’exploration des environs : la demeure, un pont, la campagne, un village désert, les marais alentours…. Et surtout la présence de docteurs de peste, de loups mort-vivant, d’un troll qui semble vouloir capturer la jeune fille; et aussi, retranché dans les marais, d’autres jeunes gens, ayant eu aussi perdu la mémoire, se nommant « les enfants perdus » et qui tentent eux aussi de survivre et de trouver une sortie.
En parallèle, l’histoire d’un village touché par une peste étrange et d’un mystérieux camelot qui arrive une nuit pour proposer une solution qui damnera le village et ses habitants.
Sur ces base, Le Village est un roman diablement bien écrit et efficace qui déroule une histoire angoissante et mystérieuse avec juste ce qu’il faut de pathos et de relations entre individus. Une vraie réussite qu’il faut lire !