Le silence de la cité de E. Vonarburg

Se déroulant longtemps avant Chroniques du pays des mères, à l’époque des harem pour ceux qui l’ont lu, Le silence de la cité est à la fois un roman indépendant et un prologue à Chroniques du pays des mères (personnellement je conseil de lire Chroniques avant).

Le roman suit une enfant, qui deviendra ensuite jeune fille, Elisa fruit des expériences génétiques d’un habitant de la Cité. La Cité est une ville cachée et bien protégée où vivent les survivants de l’ancien monde, ceux qui, bien que condamnés à terme, maitrise encore les technologies d’avant l’effondrement.

Elisa découvrira peut à peut ses origines, le monde de la Cité et celui du dehors. Elle se lancera alors une mission au long court : faire disparaître l’héritage du passé pour préparer un meilleur futur pour les survivants du dehors.

Le silence de la cité est un roman bien écrit qui éclaire d’un autre regard le brillant Chroniques du pays des mères et présente les conséquences de l’ubris de l’humanité.

Chroniques du pays des mères de E. Vonarburg

Profitant de la sortie en grand format, chez Mnémos, d’une réédition de Chroniques du pays des mères de Elizabeth Vonarburg, et sur le conseil de plusieurs amis, j’ai décidé de m’attaquer à ce classique de la littérature de l’imaginaire.

Bien m’en a pris car j’ai découvert un texte non seulement bien écrit et interessant mais également aux multiples thématiques qui font encore sens aujourd’hui près de trente ans après sa parution.

L’histoire se déroule dans un futur post apocalyptique où après des conflits et catastrophes une partie de la Terre est irradiée et dangereuses. Pour l’humanité le défis est non seulement écologiques mais aussi démographique car il naît beaucoup plus de femmes que d’hommes. Après une période dite des harems où les hommes dominaient complètement les femmes, une révolution, en partie religieuse, mena à l’époque des ruches puis aux pays des mères où les femmes occupent la position dominante dans la société.

C’est dans ce contexte que naît Lisbeï. Élevée comme les autres enfantes du pays des mères en nurserie (une mystérieuse maladie provoque une forte mortalité infantile) elle est doté d’un don d’empathie fort et d’un tempérament rebelle qui la mène a questionner le quotidien et le passé.

En grandissant elle voyagera dans le pays des mères, lèvera une partie du voile sur le passé de celui-ci et mènera une réflexion personnelle qui la verra questionner sa place dans le monde et la place des hommes et des femmes.

Roman écologique, roman social et roman féministe, Chroniques du pays des mères propose un questionnement sur des aspects qui semblent aller de soi dans nos sociétés et qui sont pourtant des constructions sociales que l’on ne perçoit pas. Le tout en proposant une intrigue interessante. Un tour de force qui font de ce roman un classique et une lecture salutaire.