Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens
The Game
Rue Farfadet
Dans une France proche de la notre mais où les créatures fantastiques existent, la ville de Panam, en tant que capitale du Royaume, est une ville cosmopolite où se croise humains, nains, orques et autres joyeusetés. On peut même y croiser un elfe, fait rarissime.
Cet elfe, Sylvo Sylvain, est le héros de Rue Farfadet. Exilé des terres elfes pour une raison connue de lui seul, il vivote avec un pixie dans Panam. Ce détective privé sera pris, en enquêtant sur une bête affaire d’adultère, dans les filets d’un complot qui menace directement le pouvoir. Entre des attentats magiques, la police, la pègre et ses propres démons, Sylvo Sylvain aura fort à faire pour s’en sortir indemne.
Rue Farfadet joue avec bonheurs sur les différents clichés du genre noir (le détective alcoolique/dépressif, la vampe, la pègre, etc.) dans un Panam de fantasy urbaine mâtiné de steampunk (le roman se déroule en 1880, mais certaines technologies, comme le téléphone, sont déjà bien développées). Un romain très agréable dont j’espère pouvoir lire une suite un jour.
Les Sept Guerrières d’Hori
Suite, et fin, des Sept Lances d’Aizu, les sept guerrières d’Hori ne se déroule plus à Edo, la capitale du Shogunat, mais directement dans le fief du daimyo détesté en Aizu.
Là les sept survivantes du clan Hori, un grand maitre zen et un bretteur d’exception devront déployer des trésors d’ingéniosité pour arriver à bout de leur ennemis. Ce dernier, non content d’être en son fief, est aidé par un puissant immortel qui ne peut être tuer que dans des conditions bien particulières.
L’histoire prend de nombreux détours et de retournements de situations en retournements de situation finis par se dénouer. Combats, sorcelleries et politique occupent les premiers plan d’une histoire sympathique mais moins direct que dans le premier tome. J’aurais apprécier une résolution moins tortueuse et plus direct pour ce roman qui m’a quand même fait passer un bien bon moment.
La vie extraordinaire des gens ordinaires
Débuter la lecture d’un livre de Fabrice Colin est toujours pour moi une expérience risquée. En effet, tous les ouvrages de cet auteur que j’ai pu lire peuvent être classés sur une ligne allant du médiocre à l’excellent en passant par le bof. Heureusement pour moi, La vie extraordinaire des gens ordinaires se situe dans le haut du panier !
Il s’agit de vingt et un récits, liés entre eux par leur narrateur, qui raconte la vie ordinaire de gens extraordinaires. De la famille d’un plongeur dans le coma qui rêve de la cité d’Atlantis, à un cuisinier qui tient un restaurant très particulier sur le toit du monde, en passant par une femme qui a « marché » sur la Lune, ses récits sont très sympathique avec juste ce qu’il faut de fantastique pour enchanter le monde.
Une très bonne surprise que je ne peux que conseiller.
How to live safely in a science fictional universe

Charles Yu est dépanneur de machines à voyager dans le temps. Il vient de passer dix ans de sa vie d’adulte dans un module de voyage dans le temps a dépanner les gens, avec pour seul compagnie un chien imaginaire et l’IA hyper-sensible de sa machine. Charles Yu a en plus un fort contentieuse avec son père qui a tenter pendant plusieurs décennie de mette au point une machine à voyager dans le temps avant de se faire coiffer au poteau et de disparaitre. Tout pourrait continuer ainsi, si, dans un moment de panique, Charles Yu ne se tirait pas un jour dans le ventre déclenchant ainsi une boucle temporelle.
How to live safely in a science fictional universe est un roman étrange. J’ai de nombreuse fois hésité à le laisser tomber et la curiosité, ainsi que l’écriture ma fois forte agréable, m’ont poussé à continuer. Il est à mon avis plus intéressant pour le para-texte que pour l’histoire en elle même. En effet si on y parle de voyages dans le temps, on y parle aussi, de manière plus ou moins subtile, de fiction et de narration. Au final un roman intéressant mais qui ne plaira pas à tous le monde !
Cleer
Cleer sous-titré une fantaisie corporate, n’est pas un roman mais un ensemble de six nouvelles se déroulant dans la même multinationale et réunissant les mêmes personnages centraux.
Cleer est le nom d’une multinationale tentaculaire qui projette une image quasi mystique de elle-même. Cette entreprise est si grande qu’elle à un service nommée Cohésion Interne chargée de gérer les problèmes internes du groupe et contrôler les dommages à son image. Vinh et Charlotte sont ces dernières recrues, le lecteur les suit dans différents projets.
Cleer montre, bien entendu, les magouilles du monde des affaires, le côté carriériste de ses employés, la complétion qui y règne… Mais Cleer est plus que cela. C’est également des nouvelles au côté mystique prononcé, une multinationale dirigée par des partners mystérieux et puissant, c’est également des touches d’anticipation et du mystère.
Étrangement, ou pas, Cohésion Interneme fait fortement penser au service Circonstance Spéciale du cycle de S&F de La Culture. Les nouvelles ont aussi une forte consonance fantastique et biblique. Si j’ai pris plaisir à lire Cleer, je dois dire que j’ai eu plus de mal avec de nombreux passages où la narration reflète les perceptions altérées des protagonistes. J’ai été également un peu frustré par les non-dits et sous-entendus sur la réalité derrière la multinationale Cleer. Je n’ai jamais été un grand fan des jeux d’énigmes.
Ceci étant dit Cleer reste un sacrément bon bouquin., comme le dit d’ailleurs Tiberix dans sa critique.
Les Sept Lances d’Aizu

Dans tous le cas son roman utilise tous les codes des films de ninja et des films de sabre asiatiques. La famille Hori est exterminée par les sept lance d’Aizu au service du Seigneur du fief du même nom. Seules sept femmes du clan survivent au massacre. Mise sous la protection de la sœur du Shogun, elles vont être entrainée par un maitre du sabre afin d’accomplir elle même leur vengeance.
Le roman est plaisant à lire et les aventures des sept femmes et de leur maitre rocambolesques au possible. Si vous aimez les ambiances films de sabre, ce roman est fait pour vous. Personnellement j’attends l’arrivée de mon paquet contenant la suite avec impatience.
Canisse

Canisse est le nom d’une planète peu connue se trouvant juste au-delà de l’espace civilisé et policé par l’Unité. C’est sur cette planète océan dont les eau s’acidifie selon les phases de ces nombreuses lunes que vit un poisson mesurant plusieurs dizaines de kilomètres. Lorsque Xhan, juste mis à la retraite du corps des gardes-pêches de l’Unité, apprend l’existence de cette créature il se rend sur Canisse afin de voir la bête de ses propres yeux. Pour il parvenir il devra affronter les eaux acides de la planète, des pécheurs-braconniers et les indigènes locaux. Pour au final en apprendre plus sur lui même qu’il ne l’aurait souhaité.
Canisse est pour moi le prototype du roman de gare : ni bon, ni mauvais, vite lu et vite oublié. Après une mise ne place lente dans un monde improbable (le principal souci de l’Unité semble être des pécheurs-braconniers qui vident les océans des mondes juste découvert avant que l’Unité ne puisse les policés), le roman se perd en péripéties prétextes à quelques rencontres ternes pour finalement se finir abruptement (en queue de poisson si je puis dire) par une révélation qui annihile presque tous ce qui a été vécu avant. Si le roman n’avait été si rapide à lire j’aurais eu le sentiment d’avoir perdu mon temps.