Widdershins

Se déroulant plusieurs années après The Onion Girl, Widdershins propose une conclusion à l’histoire de Jilly. Le roman noue plusieurs trames narratives qui se croisent et se répondent.
Le roman débute lorsque Lizzie, une violoniste jouant d’un groupe de musique celtique traditionnelle, rencontre coup sur coup des bogans, un « cousin » de la tribu des corbeaux (un esprit amérindien) et un cousin cerf. Elle se retrouve alors, bien malgré elle, prise en otage d’un conflit qui la dépasse, entrainant avec elle Geordie et Jilly.
A partir de ce point de départ, le roman se subdivise en différentes trames narratives. Il y a ce qui arrive à Jilly, qui se retrouve a devoir faire face, de manière très directe, à ses terreurs d’enfant (elle a été abusée par son frère) dans le monde des esprits. Lizzie se retrouve a devoir trouver son chemin dans ce même monde des esprits après avoir été enlevé par les bogans.
Plusieurs esprits se lance a la recherche de Jilly et Lizzie (par devoir ou par amitié profonde et sincère) mais se retrouve rapidement pris dans l’inimité existante entre les esprits amérindiens et les Fays venus d’Irlande avec les migrations européennes. Les tensions deviennent si importantes que le clan des Buffalo est sur le point de déclencher une guerre. Une dispute entre un esprit saumon et un esprit corbeau sont la source de tous cela, leur relation et leur implication est également décrite dans le roman.
Excellent roman, Widdershins prend toute sa dimensions pour les lecteurs qui ont déjà lu une partie du cycle de Newford et qui ont lu The Onion Girl. Bien que pouvant se lire sans trop de difficulté sans ce « bagage », je ne le conseillerai pas comme cela.

Arachnae

Premier volume, sur trois, de la série se déroulant dans l’Archipel des Numinées (un ensemble de cités-états, la plupart des matriarcats, où les prêtresses du destin, les trois moires, ont un rôle de conseillères du pouvoir important). Chaque volume peut se lire de manière indépendante mais partage une trame de fond commune.
Dans Arachnae, premier roman du cycle qui se déroule dans la cité éponyme, l’auteure lie plusieurs trames entre elle pour former un roman sombre qui mélange intrigue policière et complot politique. Le roman alterne les points de vue entre le prince de la cité, les trois moires, ses conseillères, une courtisane et une espionne marquée par le destin.
Trois grandes intrigues se mêlent et s’interpénètrent. Au niveau policier c’est une série de meurtres particulièrement sordides qui occupent la police : des cadavres mutilés sont retrouvés dans le quartier du labyrinthe, un bidonville dans la ville. La police cherche a retrouver le, ou les meurtriers. En faisant jouer ses leviers, elle s’attache les services de Théodora, une espionne qui hésite à suivre son destin, afin de l’aider à retrouver les coupables.
Dans le même temps le Prince de la ville joue un jeu politique complexe et dangereux afin de sauvegarder sa place sur le trône et d’affaiblir le conseil des moires qui conseil les dirigeants de la ville depuis toujours. De nombreux complots sont déployés contre lui et ses trois enfants. Ses plans impliquent la mort de son fils, le Prince le sait et l’assume. Théodora saura un élément important de la réalisation de ceux-ci.
En toile de fond, la montée d’une puissance ancienne et mauvaise qui menace l’ensemble de l’archipel. Arachnae voit cette menace émergé, les autres romans du cycle la traite plus en détail.
Arachnae est un roman sombre qui ne ménage pas ses personnages ; il met également en scène des personnages féminins forts. J’ai apprécié la lecture de ce roman de fantasy sombre.
Lu dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Le Chevalier

Premier tome de la trilogie du Haut-Royaume, Le Chevalier est un roman de Fantasy se déroulant dans un monde où les dragons étaient des dieux qui perdent peu à peu leur pouvoir. Vénérés comme tel, ils ont laissé leur marque sur le monde, notamment par les guerres qui ont eu lieux entre les hommes et les dragons les plus mauvais (le dragon de la destruction, ou celui de l’Obscure par exemple) une paix fragile s’est installée.
Dans le Haut Royaume, l’une des deux grandes puissances, le Roi, malade et mourant, s’est retiré dans la plus imprenable de ses forteresses, pendant que la Reine intrigue afin de prendre, ou plutôt consolider, son contrôle sur le Haut Royaume. Elle s’apprête à restituer une cité stratégique au puissant royaume voisin contre une somme important pour renflouer les caisses vides du Haut Royaume.
Sur les conseils d’un représentant du Dragon du Destin, le Roi fait libérer Lorn de la pire prison du Haut Royaume (un lieu où l’Obscure est si présent qu’il marque les êtres et détruit les âmes et les esprits). Ancien chevalier, amis proches des princes du Haut Royaume, Lorn a été emprisonner pour haute trahison. Libéré, il est restauré dans ses prérogative et même élevé à une position importante. Pion du Roi, ou du Destin, Lorn défend les intérêts du Haut Royaume, à moins que, marqué par l’Obscure, Lorn ne cherche à se venger…
Le Chevalier est un roman intéressant qui se lit avec plaisir. Le monde développé par Pevel est intéressant et riche. Après avoir lu Les Lames du Cardinal, je ne peux m’empêcher de me poser la question sur l’utilisation des dragons par l’auteur. Il y a des similitudes entres les Lames et le Haut-Royaume : des créatures anciennes, perdant leur pouvoir, œuvrant dans l’ombre….
Au final, Le Chevalier est un bon début de cycle avec un personnage clair-obscur intéressant.

Les Derniers Parfaits

Les Derniers Parfaits est un roman de Fantasy. Classique dans son postulat de base et dans son déroulement : quatre prisonniers, enchainés ensembles et qui ont peu en commun, s’évadent lors du siège d’une ville et doivent collaborer afin de survivre à la traversée du royaume ennemis. Bien sûr, durant leur voyage, ils deviendront proches et changeront le cours de l’histoire car parmi eux se cache des personnes d’exceptions aux pouvoirs hors norme…
L’originalité du roman réside dans l’utilisation d’un imaginaire français. L’histoire se déroule en effet dans une version un peu différente de notre Europe. La magie existe et a permis à un puissant Empire de régner sur le monde. Celui-ci est tombé après un cataclysme, qui par exemple à fait de l’Espagne une île, en laissant de nombreuses reliques magiques, plus ou moins puissantes. Chaque individu possède une étincelle de magie qu’il utilise au travers d’un animal totem, il y a des exceptions, qui lui confère ainsi quelques pouvoirs et une partie de son caractère. Les Derniers Parfaits prend place durant la période de l’hérésie cathare. Alors que celle-ci était matée dans le sang, un pacte avec des démons a été conclu et les Cathares se sont forgés un royaume qui mène une guerre d’expansion contre la France.
Les Derniers Parfaits se lit avec plaisir et propose un cadre intéressant. A titre personnel, j’ai préféré la première moitié du roman et regrette la manière dont certains tropes de la Fantasy ont été utilisés ; notamment les personnages qui ont des pouvoirs hors-normes et un objet magique quasi omnipotents qui dirige une partie de l’histoire. Ses réserves mis à part, Les Derniers Parfaits est un bon roman.

Robogenesis

Séquelle au roman Robopocalypse, Robogenesis débute à la fin de ce dernier. Les humains ont vaincu, en payant le prix fort et avec l’aide des « freeborn », des robots humanoïdes sentients, l’IA Archos 14 qui livrait une guerre totale contre l’humanité en l’ayant porté au bord de l’extinction.
La fin de la guerre, après l’euphorie de la victoire, laisse place à un replis identitaires qui met particulièrement à mal les individus marqués par le conflits : ceux qui ont été modifié par Archos 14 et sont devenus en partie machine. Alors que deux armées se constituent, de manière apparemment indépendante, pour marcher sur Cheyenne Montaign, renommée Freeborn City, une autre IA, qui a vécue caché, menace, et manipule, une nouvelle fois l’humanité.
Le roman se concentre sur plusieurs individus, déjà apparus dans Robopocalypse, racontant leurs trajectoires après la victoire avant que celles-ci se rencontrent : la « mère » de tous les freeborns au Japon, une adolescente aux yeux cybernétiques et son frère à New York, un sergent victorieux de l’armée indienne de Grey Horse, un soldat mort mais vivant transformé en machine, le robot ayant détruit Archos 14, et quelques autres.
Robogenesis est, à mon goût, meilleurs que Robopocalypse. Plus concentré et nécessitant moins d’introduction, l’histoire à plus de punch et est plus prenante. L’ayant lu en version audio, le narrateur, identique au premier roman, est toujours aussi agréable à écouter. Mon seul regret est une fin un peu rapide qui laisse une place important à un Deus Ex Machina, le twist final, bien que prévisible, est par contre fort sympathique.

The long Mars

Troisième tome de la série débutée avec La longue TerreThe long Mars débute quelques années après le second tome de la série.
Suite aux événements catastrophiques qui termine le second tome, l’humanité se remet peu à peu et se répand d’avantage dans la longue Terre, surtout dans les Terre proche du Datum (la Terre d’origine de l’humanité). Le roman, comme ses deux prédécesseurs, est surtout centré sur le destin des États-Unis. Il combine trois trame narratives qui, pour deux d’entre elles, finissent par se croiser.
La première est l’exploration, par Sally Linsay et son père de la longue Mars à la recherche d’une Mars abritant de la vie intelligente. La seconde est une expédition militaire et scientifique dans le but d’attendre un nouveau record dans la distance de Terres parallèles atteintes (et vaguement explorées) loin du Datum. La troisième est une enquête menée par Joshua Valienté et l’IA Lobsang sur l’existence possible d’une nouvelle humanité, beaucoup plus intelligente, et née de la dispersion de l’humanité dans la longue Terre.
A titre personnel, je trouve que cette série se bonifie à chaque tome. Les limites de la série étant que les auteurs cherchent plus à développer un univers (« World building ») qu’à poser une intrigue forte. Ainsi si l’évolution du monde et les différentes expéditions enquêtes sont très intéressantes, si la construction des différents personnages et excellente et, souvent, truculente, la construction d’une intrigue forte liant les différentes trames narratives est beaucoup plus lâche. Et c’est sans doute le reproche principal qu’on peut faire à The long Mars (et au reste de la série). Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un livre passionnant à lire (et à écouter tant le lecteur choisit est bon), très bien écrit par deux maîtres des littératures de l’imaginaire.

Lancelot

Dans cette anthologie consacrée au chevalier Lancelot, neuf auteurs proposent des visions diverses de ce personnages.
Nathalie Dau, avec « Le donjon noir », propose une version ou la reine est elle-aussi une fée, et donc volage. Lancelot vient à point pour la tire du mauvais (un lit) dans lequel elle s’est fourée.
Dans « Lancelot-Dragon », Fabien Clavel lance le chevalier sur la quête du Graal, mais en chemin il croisera de bien étranges personnages et le dragon Ourobos en personne.
Avec une des meilleures nouvelles du recueil, « Le meilleur d’entre eux », Lionel Davoust donne à lire une version peu magique de l’histoire de la table ronde. Lancelot est de retour de Terre sainte dans un royaume rongé par la peste et la misère. Le rêve du Graal ne semble plus capable de maintenir le royaume en place, Lancelot lance donc une machination qui pourrait bien ne pas fonctionner comme souhaité afin de liguer le royaume contre lui pour le sauver. Un texte magistrale.
Seconde excellente nouvelle du recueil, « Le voeu d’oubli » d’Armand Cabasson voit un Lancelot amnésique, selon son propre vœux, parcourir le monde et lutter contre les forces du destin qui souhaitent sont retour en Angleterre….
 Anne Fakhouri donne, avec « Je crois que chevalerie y sera » un récit qui projette des compagnons de Lancelot à sa recherche dans des brumes mystérieuses. Une réflexion sur les histoires qui se déroule, si j’en crois la postface, dans l’univers de son roman Le Clairvoyage. Si la lecture est plaisente, il me manque quelques clefs pour bien en saisir tous le sel.
Avec « La tête qui crachait des dragons », Thomas Geha donne un récit étrange dans lequel le royaume est ravagé par des dragons dont l’origine est inconnue. Le fils de Perceval est dépêché afin de trouver Lancelot qui semblerait savoir d’où vient les dragons. Le pire texte du recueil à mon goût et une lecture qui, avec d’autres, me donne le sentiment que Geha n’est pas un auteur pour moi.
« Les gens des pierres » de Franck Ferric mélange le récit arthurien à l’histoire de The Lady of Shalott. Un texte mélancolique se déroulant sur l’île de Shalott et celle de Camelot où ne restent plus que des ombres.
Jeanne-A Debats propose, avec « Lance », un autre des meilleurs récits de ce recueil. Se déroulant dans son cycle consacré aux vampires. Nous sommes en 1936 et les Allemands ont réveillé la Bête (celle avec trois 6 sur la tête). Afin d’empêcher une catastrophe et de sauver des bébés juifs enlevés, le Vatican fait appel à son agent vampire afin qu’il récupère, en Avalon, le chevalier Lancelot, seul homme suffisamment pur pour magner la Lance qui perça le flan du Christ et ainsi vaincre la Bête.  C’est bien écrit et très drôle !
« Pourquoi dans les grands bois-aimé-je à m’égarer… » de Karim Berrouka se déroule dans le monde de Fées, week & guillotines. De nos jours, en Brocéliande, un meurtre sauvage mènera les enquêteurs sur la piste de Lancelot, le vrai et unique. C’est écrit avec une grosse dose d’argot et de second degrés, cela m’a bien plus et donner envie de jeter un coup d’œil au roman.
Finalement, une postface de Lucie Chenu renvoie de manière très intéressante chaque nouvelle à son matériaux d’origine.
De pars ses nombreuses auteures le recueil rentre dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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Bardes et Sirènes

Anthologies des Imaginales 2014, Bardes et Sirènes propose onze nouvelles centrées sur ces deux figures liées à la voix et aux chants.
Dans son ensemble l’anthologie est de bonne qualité, si ce n’est que les histoires d’amours entre sirènes et bardes sont un thème utilisé abondamment par les auteurs, au point que le lecteur à parfois le sentiment que c’est le seul type de relation qui peuvent exister entre ces deux êtres.
Après une introduction signée des deux anthologistes, Carina Rozenfeld propose, avec « La boîte à musique » une sympathique histoire d’amour entre un barde et une sirène qui laisse sa voix être enfermée dans une boîte à musique afin de permettre à son amour de poursuivre la carrière dont il rêve.
Samantha Bailly, avec « Plaie étoilée » présente un groupe de bardes qui parcourt le monde afin de pouvoir distiller les histoires qu’ils entendent. La nouvelle se concentre sur un de ses bardes qui revient à leur « point de chute » mais qui est fatigué de l’errance et qui traine une blessure d’amour avec la barde Siréne. Une histoire triste qui, à mon goût, est la moins bonne du recueil.
Yann de Saint-Rat, avec « Tant que nous demeurons ensemble » donne à lire une histoire de point du vue d’une sirène qui, après avoir participer à un raide afin de capturer des esclaves humains, prend sous sa protection un enfant barde (les humains capables de résister au chant des sirènes et même de les charmer). Un conte tragique d’amours et de différences.
Estelle Faye, avec « La tête de singe », propose une des meilleurs nouvelles du recueil. Très bien écrite, la nouvelle raconte l’histoire d’une barde qui fuit la guerre avec une petite momie d’un singe avec queue (une sirène d’après sa défunte mentor) et qui arrive dans un inquiétant châteaux ou les châtelains, un frère et une sœur, sont un peu plus qu’humain…
« Au bar des sirènes » est une nouvelle d’urban fantasy de Frédéric Petitjean se déroulant à New York durant la tempête Cindy. Un barde immortelle (qui fait furieusement penser à Merlin) et fatigué se rend dans un bar pour créatures magiques et fait la rencontre d’une sirène prisonnière. Une histoire d’amours va naitre entre les deux êtres unis par un lien plus puissant et ancien que la barde ne soupçonne.
Maïa Mazaurette, qui se fait trop rare en littérature de l’imaginaire, donne, avec « La mise en pièces », un conte cruel sur un barde qui fait partie d’une conjuration contre une reine particulièrement cruel. Le texte est violent, aussi bien au niveau de l’écrit que de l’histoire, et fait partie des meilleures du recueil.
Régis Goddyn présente, avec « Tant qu’il y aura des sirènes », une histoire bien écrite mais assez décousue sur l’histoire d’amour entre une sirène et un barde. Écrite dans le passé et le futur, elle est plaisante.
Mélanie Fazi, avec « Le chant des autres » propose également une excellente nouvelle, se déroulant à Paris de nos jours, sur deux femmes, consumées par la haine, qui utilise leurs don de chanteuses pour faire du mal et un homme qui utilise le sien pour faire le bien. Une belle histoire qui utilise les thèmes du barde et de la sirène de manière très subtile et maline.
« Le chant du solstice » de Pierre Bordage voit un vieux barde sur le déclin profiter de la capture d’une sirène par les pécheurs du village dont il a la charge pour raviver son inspiration, mais à quel prix ? Une nouvelle fort sympathique.
Anne Fakhouri, avec « Ci-gît mon cœur », a écrit une histoire d’amour entre un barde et une sirène traquée par un chasseur. Mais l’histoire d’amour qui se dessine n’est peut-être pas ce qu’elle semble être… Une nouvelle avec un brin du cruauté, un zest d’humour et un joli twist final qui m’a beaucoup plus.
« Le guetteur de nuages » de Thomas Geha clôt le recueil avec une nouvelle dans laquelle deux mondes s’interpénètre, l’un d’eau, qui envahit l’autre avec des nuages d’eau géant, et l’autre comme le notre qui se défend comme il le peut contre cette invasion qu’il ne comprend pas. Le défenseur d’un des mondes est un barde qui défait les nuages alors qu’une sirène défend celui qui vient.
De pars ses nombreuses auteures (et notamment celles qui ont écrit les meilleurs nouvelles du recueil, Fazi, Mazaurette, Fay et Fahouri) le recueil rentre dans le cadre du challenge SFFF au féminin

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The Onion Girl

The Onion Girl se déroule, comme une bonne partie des livres de De Lint, dans la cité nord-américaine fictive de Newford. Dans cette version de notre monde les esprits sont une réalité tangible, bien que cachée, et en Amérique (et Newford entre autres), les esprits ancestraux des indiens rencontres les esprits venus en Amérique avec les différentes vagues migratoires.
Dans The Onion Girl, De Lint revient sur plusieurs personnages féminins déjà apparues dans plusieurs nouvelles : Sophie (qui en rêve à une seconde vie dans une ville qu’elle a rêvée), Wendy et Jilly Coppercorn une artiste qui perçoit les créatures magiques qui vivent dans la ville. C’est sur cette dernière que le roman est centré.
Jilly est victime d’un accident qui l’a laisse à moitié paralysée sur un lit d’hôpital. Alors qu’un ami indien demande à des esprits de l’aider à guérir, ceux-ci lui disent qu’il faut d’abord qu’elle soigne d’elle même une blessure plus ancienne. Jily a été en effet victime d’abus sexuels, par son frère, dans sa jeunesse.
Alors que Jily, qui peut maintenant rejoindre le monde des esprits en rêve, lutte pour comprendre comment soigner un traumatisme aussi ancien et fort, sa petite sœur, perdue de vue depuis que Jily a fugué de sa famille durant son adolescence, réapparait dans sa vie d’une manière violente.
The Onion Girl est un roman de fantasy urbaine de qualité. Le récit oscille entre notre monde et le monde des esprits, le présent et le passé, la vie de Jily et de sa sœur. Le roman est parfois violent vu qu’il traite d’abus sexuels. La lectrice du roman est très agréable à écouter.

Super Extra Grande

Court roman de Yoss (une centaine de pages), Super Extra Grande est une histoire de science-fiction qui me fait penser aux classiques du genre. Le roman a gagné, en 2010, le prix UPC (un des prix espagnoles importants en littérature de l’imaginaire).
Super Extra Grande suit les aventures du vétérinaire-biologiste Sangan spécialisé dans les créatures de très grande taille (ce qui dans la galaxie actuellement partagée par sept races intelligentes ne manque pas). Le lecteur, entre des pans de son passé, apprend comment Sangan a récupéré un bijou de valeur mangée par une créature de plusieurs centaines de mètres de long et comment il a évité un conflit en sauvant deux ambassadrices de l’intérieure d’une cellule de plusieurs kilomètres.
Super Extra Grande est un roman sympathique agréable à lire qui plaira sans aucun doute aux lecteurs qui ont apprécié Planète à louer; on y retrouve le même type d’humour et de science fiction, avec la critique politique en moins.