Super Extra Grande

Court roman de Yoss (une centaine de pages), Super Extra Grande est une histoire de science-fiction qui me fait penser aux classiques du genre. Le roman a gagné, en 2010, le prix UPC (un des prix espagnoles importants en littérature de l’imaginaire).
Super Extra Grande suit les aventures du vétérinaire-biologiste Sangan spécialisé dans les créatures de très grande taille (ce qui dans la galaxie actuellement partagée par sept races intelligentes ne manque pas). Le lecteur, entre des pans de son passé, apprend comment Sangan a récupéré un bijou de valeur mangée par une créature de plusieurs centaines de mètres de long et comment il a évité un conflit en sauvant deux ambassadrices de l’intérieure d’une cellule de plusieurs kilomètres.
Super Extra Grande est un roman sympathique agréable à lire qui plaira sans aucun doute aux lecteurs qui ont apprécié Planète à louer; on y retrouve le même type d’humour et de science fiction, avec la critique politique en moins.

Planète à louer

Dans un futur proche, notre planète rentre en contact avec une civilisation intergalactique. La rencontre ne se déroule, hélas, pas à l’avantage de la Terre. Ecrasée par la supériorité technologique des races extraterrestres, elle devient une planète pauvre, isolé du reste de la galaxie et où les aliens viennent passer leurs vacances.
Le futur que décrit Yoss, dans la tradition de la Science-fiction classique, est particulièrement déprimant. L’humanité, réduite à être ;des citoyens de seconde zone, vivote sur les miettes que veulent bien lui laissé les Xenos. Une part importante des femmes, et des hommes, se prostituent pour gagner leur pitance, la toute puissante sécurité planétaire, gangrénée par la corruption et le népotisme, maintient l’ordre, les mafias font leur beurre sur les pauvres et l’office de promotion du tourisme dirige réellement la planète pour le compte des Xenos.
Ce tableau (une illustration assumée science-fictionelle du Cuba des années nonante) est présenté au sein de sept nouvelles liées par une unité de lieu et des personnages récurent. Chaque nouvelle traite d’une problématique : prostitution, sport, exil pour les artiste, corruption de la sécurité planétaire, fuite des cerveau, émigration clandestine et survie grâce à la générosité d’un Xenos.
Si j’ai pu lire que Planète à louer pèche par une science-fiction trop classique et une certaine transparence de son propos, , j’ai personnellement beaucoup apprécié la lecture de ce recueil. En effet, Yoss écrit bien (ou/et est sacrément bien traduit) et réussi à produire une critique de Cuba qui peut également se lire comme un ouvrage de science-fiction pure. Pour moi une vraie réussite !
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Interférences

Sous une couverture que je trouve archi-moche, Interférences propose cinq merveilleuses nouvelles de l’auteur cubain Yoss.
Trois sont liées entre elle par les lieux et la chronologie. Elles se déroulent sur notre planète et mettent en scènes les rivalités existantes entre le petit pays et le grand pays. Le petit pays est dirigé par un « dictateur affable (Guide éclairé de son Peuple) » alors que le grand pays est une démocratie. Dans la première nouvelle, « les interférences » un citoyen du petit pays voit sa télé se mettre à capter les trois chaines nationales dans le futur. S’en suit la description minutieuse de l’utilisation de ces connaissance par le petit pays : un vrai régal à lire (mention spéciale pour la technique de réparation cinétique, taper avec un marteau, de réparation du petit pays).
« Les pièces » voit une étrange épidémie frapper le grand pays, et dans une moindre mesure le petit pays. Des individus se transforme en pièce de construction, très solide et organique, avant de former d’étrange machinerie. Finalement, dans « les cheminées », l’orgueil national des deux pays est testé lorsqu’il s’agit de construire  une cheminée d’usine plus grande que celle du voisin. Une nouvelle satirique à la chute glaçante.
Deux nouvelles « bonus » closent se recueil :
« Ils étaient venus » décrit l’avant, le pendant et l’après d’une étrange invasion de touristes extraterrestres. Chaque phrase de la nouvelle décrivant un événement se déroulant sur Terre. Mises bout à bout elles donnent un panoramas saisissant.
« Seppuku » conte le suicide rituel de 99 samouraïs qui ont délivré leur région du règne d’un daimyo mauvais mais qui en paient l’ultime prix car ils ont failli à l’honneur du bushido. Une superbe nouvelle, je m’interroge sur sa réalité historique (si quelqu’un peu m’aider).
Au final un excellent recueil. Mon seul regret est de ne pas arriver à mettre la main sur les versions espagnoles des nouvelles (là aussi je veux bien de l’aide).
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Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.