Après un roman post-singularité et apocalyptique, je continue dans ma lancée avec un roman sur le devenir de notre civilisation après l’épuisement des principales ressources de notre planète : Soft Apocalypse de Will McIntosh.
Ici point de catastrophe violente qui détruit toutes les civilisations humaines en quelques instants, mais plutôt une lente décente qui débute par une crise économique sans précédent (40% et plus de chomage aux USA). Le roman, qui débute en 2023 et s’étend sur une douzaine d’année, suit les traces de Jasper. Ce jeune sociologue américain (car le roman se déroule aux USA) fait partie de la myriade de chômeurs et de sans-abris qui vivotent dans les villes américaines. Lui et sa tribu de « nomade » survivent de petits boulots et de la vente d’énergie collectée de manière « verte ». Au fil du temps on suit l’évolution de ce groupe vers une normalisation de leur statut au travers de petits boulots un peu plus fixe, puis vers une décente aux enfers alors que les crises se multiplient pour finalement (attention spoeilers généraux plus en avant) retrouver un semblant de civilisation et d’espoir.
Toute l’histoire se déroule avec en toile de fond la montée du chaos que les crises provoquent : montée de l’insécurité, terrorisme bio-technologique (avec des bambous OGM redoutable), neo-virus (mortels pour certains puis modifiant, en bien ?, les comportements ensuite), gangs plus ou moins anarchiques, crises financières et logistiques, etc.
Le roman est agréable et m’a bien plus. Il est d’un côté assez effrayant dans le sens qu’il ne base pas l’apocalypse sur un hypothétique événement cataclysmique mais plutôt sur ce qu’il risque d’arriver si nos sociétés continuent de consommer les ressources terrestres au rythme actuel. Quelques twists sont sans doutes discutables (je pense notamment au terrorisme bio-technologique) et la conclusion est intéressante. Elle montre en effet une possibilité de reconstruire une nouvelle civilisation humaine. En ce sens, la fin du roman est optimiste, mais dans le même temps, cet espoir est construit sur l’homogénéisation de la société et la transformation de l’homme par la technologie pour enlever ce qui pourrait être considéré comme mauvais en lui. Une fin que je trouve pour le moins ambigüe : sommes nous condamné a avancé en devenant autre grâce à la technologie ?
Lu pour moi, mais s’inscrit dans le cadre du challenge fin du monde.