The Telling

The Telling (Le Dit d’Aka en français) se déroule dans le cycle de l’Ekumen, un cycle de SF se déroulant sur de nombreux siècle où les humains forment une communauté galactique assez lâche et où le groupement de l’Ekumen envoi des représentants sur de nombreuses planète. Les romans du cycle ne font que partager un même univers et se lisent de manière totalement indépendant.
Dans The Telling, le lecteur suit Sutty une anthropologue terrienne de l’Ekumen en poste sur la planète Aka. Ce monde vit depuis deux générations une modernisation à marche forcée avec un gouvernement centrale qui fait table rase du passé en détruisant livres et artefacts, en plaçant les tenants de l’ancienne culture en camp idéologique et en regardant uniquement vers l’avenir. Il n’y a qu’une poignée de représentant de l’Ekumen et ceux-ci sont cantonnés, et surveillés, dans une seule ville.
C’est donc avec surprise que Sutty apprend que l’ambassadeur de l’Ekumen a obtenu l’autorisation de l’envoyer en mission d’observation sans restrictions dans une région campagnarde. Sutty va y découvrir les restes d’une culture orale et écrite riche qu’une poignée de sages tentent de sauver.
The Telling est un roman riche qui propose, à travers le prisme de la science-fiction, une critique de la révolution culturelle chinoise. Il propose également une réflexion sur les influences culturels, la religion et les fanatismes (Sutty a vécu une période de l’histoire terrienne ou une nation chrétienne a su imposer ses valeurs à une partie importante de la planète).  C’est une vrai réussite qui se double d’un vrai plaisir de lecture !
Je vous laisse avec une petite citation : 

« « Believe is the wound that knowledge heals« 

The Word for World is Forest

The Word for World is Forest est une novella d’Ursula K. Le Guin, publié au début des années 70. Texte de science fiction, il aborde avec brio les thématiques du colonialisme et de l’écologie.
Le roman se déroule sur la planète Athshe, Nouvelle-Tahiti pour les humains. Situé à 27 années-lumières de la Terre, la planète a été colonisée il y a de cela quatre ans par les humains. La colonie, composée d’une ville principale et de nombreuses villes-villages secondaires, est composée en majorité d’homme et ne contient aucun enfant. Les humains exploitent le bois de cette planète qui est entièrement boisée; la Terre ayant été victime de l’activité humaine et n’ayant plus d’écosystème viable.
La planète est peuplée par une race intelligente d’humanoïdes à fourrure verte et mesurant un mètre de haut. Ceux-ci sont considérés comme paresseux et stupides, mais non-violents,  par les colons humains qui les utilises comme mains d’œuvres et servants.
Le roman est centré sur la rivalité entre un colonel humain et un Athshean. Ce dernier a vu sa femme mourir suite à un viol de la part du colonel. Pris de folie, il a tenté de tuer le colonel qui l’a sévèrement battu. Au moment où la novella commence cet événement est déjà ancien, mais le Athshean n’a pas oublié et va devenir un facteur de changement pour son peuple en laissant une révolte violente et efficace contre les humains. The Word for World is Forest  décrit la manière dont cette révolte va se dérouler, du point de vu autochtone et humain.
Particulièrement bien construite, la novella met en évidence la manière différente de fonctionner des autochtones et des humains et comme ces différences amènent à des interprétations différentes des événements. The Word for World is Forest est clairement une critique du colonialisme et une novella écologiste qui se base fortement sur l’anthropologie. Sa lecture, enfin dans mon cas son écoute, aujourd’hui est toujours passionnante et le lecteur ne peut que y voir une préfiguration du film Avatar tant les histoires semblent similaires : à la différence que chez Le Guin le « sauveur » n’est pas un humain qui prend les traits d’un autochtone mais bien les autochtones forcés de réagir à leur colonisation.

Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.