The Long Cosmos

En chroniquant le tome 4 de la série de la Longue Terre, La longue Utopie, je regrettais que le tome 5 prévu dès le départ ne voit jamais le jour suite à la disparition de Terry Pratchet. Ce fut donc avec surprise, et contentement, que je découvris, il y a quelques mois, la sortie du tome cinq, et dernier de la série : The Long Cosmos.
 
Ecrit en grande partie à quatre mains, terminé par Baxter en utilisant le plan prévu pour la série, The Long Cosmos conclut la série tel que prévue par ses auteurs. Se déroulant soixante ans après le premier tome et mettant en scène les personnages survivants déjà apparu dans les autres tomes, dont Joshua Valiente maintenant dans la soixantaine, The Long Cosmos débute avec une invitation venue des étoiles. Résonant à travers toutes les longues Terres, perçue par les créatures capables naturellement de passer d’une Terre à l’autre, mais également captée par les radios télescopes scrutant l’espace profond,  l’invitation peut se résumer en une courte phrase : « Rejoignez nous ».
 
Débute alors un projet fous, fruit de la collaboration entre les nexts (des humains super intelligents apparu avec l’expansion de l’humanité sur la Longue Terre) et les humains normaux, pour tenter de répondre à cette invitation.
 
Le lecteur suit bien évidement divers personnage dans l’avancée du projet, mais également Joshua Valiente qui, suite à un accident, se retrouve à partager la vie d’une tribu de Trolls et en apparent plus sur ces créatures et sur la Longue Terre.
 
Concluant de fort belle manière la série, The Long Cosmos propose toujours une construction de monde et une histoire de l’humanité brillante, des personnages bien construits, une écriture agréable à lire, mais propose aussi une intrigue plus structurée que dans les autres tomes. Définitivement une grande série pour moi.

The Long Utopia

Quatrième volume (sur cinq de prévu) et probablement dernier tome, suite à la mort de Pratchet, The Long Utopia continue de décrire l’histoire de l’humanité depuis qu’elle est capable, grâce à un dispositif utilisant une pomme de terre comme source d’énergie, de passer dans des terres parallèles à la notre (qui n’est plus viable suite à l’explosion du super volcan du Yellowstone).
Se déroulant quelques années après le dernier tome, The Long Utopia suit toujours le devenir des différents personnages introduits dans les romans précédents. Une intrigue principale sert néanmoins de fils rouge au roman et finit par réunir les différents protagonistes face à une menace de grande envergure : des créatures insectoïdes, intelligentes qui viennent d’une autre planète en traversant les mondes via le « Nord/Sud ». Ces créatures sont sur une version de la longue terre où les androïdes Agnis et Lobsang (qui est officiellement mort) se sont établis afin de cultiver la terre et de vivre une vie de pionner.
En parallèle à cette intrigue centrale, le roman s’intéresse au destin des « Nexts », ses humains très intelligents mais doués de peu d’empathie qui apparaissent avec la colonisation de la Longue Terre et à l’histoire familiale de Joshua Valiente, maintenant divorcé et vivant le plus claire de son temps dans une des terres sauvages.
The Long Utopia plaira à ceux qui ont apprécié le reste de la série. Il a, globalement, les mêmes qualités et travers que les autres tomes : une écriture agréable et intelligentes, des personnages individuels bien construits, le développement de l’histoire de l’humanité sur un temps assez long (une vie humaine pour l’ensemble de la série), des histoires qui semblent parfois surtout être un prétexte à l’exploration géographique de la Longue Terre et qui ont tendance à aller dans beaucoup trop de direction.
Ce dernier tome forme également un sorte de fin a plusieurs des histoires individuels. Je ne suis pas certain que le cinquième tome prévu, maintenant que l’un des deux auteurs n’est plus parmi nous, sorte réellement un jour. Il n’en reste pas moins que cette série est pour moi une vraie réussite !

The long Mars

Troisième tome de la série débutée avec La longue TerreThe long Mars débute quelques années après le second tome de la série.
Suite aux événements catastrophiques qui termine le second tome, l’humanité se remet peu à peu et se répand d’avantage dans la longue Terre, surtout dans les Terre proche du Datum (la Terre d’origine de l’humanité). Le roman, comme ses deux prédécesseurs, est surtout centré sur le destin des États-Unis. Il combine trois trame narratives qui, pour deux d’entre elles, finissent par se croiser.
La première est l’exploration, par Sally Linsay et son père de la longue Mars à la recherche d’une Mars abritant de la vie intelligente. La seconde est une expédition militaire et scientifique dans le but d’attendre un nouveau record dans la distance de Terres parallèles atteintes (et vaguement explorées) loin du Datum. La troisième est une enquête menée par Joshua Valienté et l’IA Lobsang sur l’existence possible d’une nouvelle humanité, beaucoup plus intelligente, et née de la dispersion de l’humanité dans la longue Terre.
A titre personnel, je trouve que cette série se bonifie à chaque tome. Les limites de la série étant que les auteurs cherchent plus à développer un univers (« World building ») qu’à poser une intrigue forte. Ainsi si l’évolution du monde et les différentes expéditions enquêtes sont très intéressantes, si la construction des différents personnages et excellente et, souvent, truculente, la construction d’une intrigue forte liant les différentes trames narratives est beaucoup plus lâche. Et c’est sans doute le reproche principal qu’on peut faire à The long Mars (et au reste de la série). Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un livre passionnant à lire (et à écouter tant le lecteur choisit est bon), très bien écrit par deux maîtres des littératures de l’imaginaire.

The Long War

Second,et probablement pas le dernier, tome de la série commencée par The Long Earth, The Long War se déroule près de vingt ans après le premier volume et le moment où l’humanité a découvert le moyen d’accéder, un monde à la fois, à des terres parallèles.
Joshua Valienté s’est marié et vit une vie paisible à Hellknowswhere. Des dirigeables relient de manière continue les différents mondes de la longue terre et même un embryon d’Internet inter-monde est en place. L’humanité est maintenant répartie sur des milliers de monde. Néanmoins elle doit faire face à deux problèmes : le premier est la disparition progressive des trolls, des créatures humanoïdes qui peuvent naturellement naviguer entre les mondes, qui fuient l’humanité et la manière dont une partie d’entre elle les traite; la seconde, valable surtout pour les États-Unis, est les velléités de sécessions de bon nombre de colonies alors que les sentiments nationalistes sont exacerbées sur la Terre d’origine de l’humanité.
Dans ce contexte Joshua re-part en pérégrination sur la longue terre afin de re-trouver les trolls et les convaincre de donner encore une chance à l’humanité. Dans le même temps, une autre naturelle « steeper » (capable sans aide de voyager entre les mondes) les recherches également. Le lecteur peut aussi suivre le parcours d’un révérend sud-africain, ancien scientifique, qui enquête sur l’IA Lobsang, le parcours d’une expédition chinoise dans son exploration des autres terres, et celle d’un dirigeable militaire dans ses missions sur les autres terres. Le tout alors que l’activité volcanique dans le parc de Yellow Stone devient de plus en plus préoccupante….
The Long War permet au lecteur d’explorer d’avantage la longue terre et ses autres habitants intelligents. Si le roman est toujours de très bonne qualité, il est néanmoins un, petit, cran au dessous du premier tome et a un côté frustrant. Les auteurs ont en effet signé pour trois autres livres dans l’univers de la longue terre (une bonne nouvelle en soi), mais du coup une bonne partie de The Long War est consacré à la mise en place d’éléments qui sauront vraiment utilisé dans la suite; ainsi seul l’arc narratif concernant les trolls et l’indépendance des autres version des Amériques de la tutelle de Washington sont vraiment résolus. Je suis, du coup, resté sur ma faim. Le travers consistant à sur-représenté la présence américaine dans la longue Terre est également un peu agaçant.
Mais ce n’est pas une raison pour passer à côté d’un très bon roman qui met en appétit en attendant la suite.

The long earth

Collaboration entre les écrivains Terry Pratchet et Stephen Baxter, The long earth narre le voyage de Joshua Valienté et de Lobsang, une IA prétendant être la réincarnation d’un réparateur de moto tibétain le long des différentes terres parallèles à la notre.
En effet, dans le monde développé par les deux auteurs, l’humanité à découvert un moyen de passer d’une terre à une autre. Le boitier qui permet de réaliser cet exploit (une construction assez simple, fonctionnant avec une pomme de terre) a ouvert à la colonisation un nombre apparemment infini de terres parallèles vierges de toutes vies intelligentes. La « longue terre » a ainsi bouleversé l’humanité : la divisant même entre ceux qui peuvent naturellement passé d’un terre à une autre, ceux qui ont besoin d’un boitier et ceux qui en sont totalement incapable. Particularité du voyage entre les mondes : il faut être un être conscient pour pouvoir voyager dans la « longue terre » et il est impossible d’y transporter du fer et alliages de fer.
Joshua Valienté peut naturellement voyager d’un monde à l’autre et est ce que l’on pourrait appeler un baroudeur. Il est engagé par l’IA Lobsang pour lui servir de « système ultime de sauvegarde » au cas ou son dirigeable bourré d’électronique devait avoir un problème. Leur voyage le long de la « longue terre » leur permettra d’en explorer une partie des mystères; ils découvriront même des terres très différentes de la notre et enquêterons sur un danger qui semble menacer l’ensemble du multivers.
En parallèle à l’histoire de Joshua et Lobsang, des chapitres permettent de mieux comprendre les effets de la « longue terre » sur l’humanité et l’histoire depuis sa découverte.
Le roman est très bon et j’ai pris grand plaisir à l’écouter. Une mention particulière doit être fait à Michael Fenton Stevens, le narrateur, qui est excellent. Mon seul regret est une fin ouverte qui ne résout pas toutes les trames narratives et qui m’a parus un peu abrupte. J’espère qu’elle permettra la sortie d’un tome 2.