Piranesi de Susanna Clarke

Après près de 15 de « silence » littéraire, l’autrice Susanna Clarke revient avec un court roman (un peu moins de trois cents pages, son premier et unique roman en faisait près de mille), Piranesi, qui est brillant.

Le lecteur découvre le journal de Piranesi, un jeune homme qui vit dans un manoir gigantesque où les pièces du rez-de-chaussé sont inondées, celle des combles perdus dans des nuages, et où chaque salle, énorme, est remplie de sculptures gigantesques. Dans ce labyrinthe Piranesi ne connaît que quatorze autres êtres humains, treize squelettes et l’Autre qui cherche a attirer à lui un grand secret de connaissance. L’Autre rend visite deux fois par semaines à Piranesi et lui demande de l’aide dans ses recherches.

Dans ce monde envoûtant et étrange Piranesi est chez lui, il connaît de nombreuses salles et le rythme des marées qui, depuis le rez-de-chaussée, inondent certaines salles régulièrement. Mais peu à peu le doute s’installe : qui est-il vraiment ? Que veut l’Autre ? Qui est-il ? Et qui ce mystérieux Seizième qui parcours un beau jours lui aussi le manoir ?

Piranesi est un roman puissant et beau qui peu à peu lève le voile sur un monde enchanté et sur le mystère d’un professeur d’université mi-gourou / mi-génie. Une lecture splendide.

 

Jonathan Strange & Mr Norrell

Difficile de donné un aperçu complet de ce livre de plus de 1’000 pages. La trame, tous d’abord : l’Angleterre, début du XIXème siècle, alors que la magie a disparu depuis près de deux siècles et n’est plus que l’apanage de mages théoriciens un homme, Mr Norrell, apparait qui est capable de lancer des sorts. A Londres, il deviendra peu à peu le magicien du royaume au près duquel le gouvernement viendra chercher de l’aide contre Napoléon. Mais peu de temps après un autre homme, Jonathan Strange, prouve qu’il peut aussi faire de la magie et devient le pupille de Mr Norrel. Le livre suit les aventures de ces deux personnages au caractère disparat, l’un est grognon et avare de ses connaissances, l’autre est extravagant et ouvert sur le monde.

Mais d’autres personnages croisent leurs routes : un fay vindicatif et fantasque, une bourgeoise réssusitée par magie, un butler noir, des piques assiettes de tous genre, etc. Tous ces personnages forment une gallerie variée et vivante et permettent l’apparition de sous-trames naratives qui se lient pour donner du corps à ce volumineu roman.

Le style d’écriture est enfin ce qui donne tous son sel à Jonathan Strange & Mr Norrell. En effet, le roman est écris à la manière des romans du XIXème siècle (un critique comparait d’ailleur Clarke à Jane Austen écrivant de la fantasy). Le sytle bien que moderne mimique celui de l’époque, le détail est tel que de fausses notes de bas de page parsemes le roman pour faire « plus vraie ». La manière dont les intriguent progressent n’est pas à proprement parlé lente mais le rythme est aussi celui d’un roman du XIXème siècle. Les dialogues entre personages et la description de la société bourgeoise a une part importante dans l’histoire.

Mais Jonathan Strange & Mr Norrell est loin d’être enuyeux et mérite amplement les nombreux prix littéraires qu’il a gagné. C’est sans doute un des romans les plus interessant qu’il m’a été donné de lire cette année, et saus doute un des meilleurs dans le domaine de la fantasy de manière général.