Amped

L’année dernière j’avais écouter en roman audio Robopocalypse de Daniel H. Wilson et j’en avais fait, après réflexion et peut-être un peu hâtivement, une bonne critique (le roman très cinématographique présentant une galerie de personnages intéressants, mais pèche sur certains aspects de la guerre contre les machines). C’est néanmoins avec curiosité, et une pointe de crainte, que je me suis attaqué à l’écoute de son dernier roman : Amped.
Se déroulant aux États-Unis et s’attachant à l’histoire d’une personne, un jeune enseignant du nom d’Owen Gray, Amped est un roman s’intéressant au moment de bascule qui porte l’humanité vers le transhumanisme et l’amélioration par la machine. Dans ce futur proche, un nombre croissant de gens vivent avec des implants (jambes en carbones, exosquelettes, mais surtout implants cérébraux) permettant de corriger des défauts (épilepsies, retards mentaux, accidents cérebraux) mais également d’améliorer les capacités cognitives et physiques.
Lorsque le roman débute, la Cours Suprême vient d’avaliser le banc des élèves « implantés » des écoles car ceux-ci ont un « avantage compétitifs » sur les enfants normaux. C’est alors le début d’une spirale infernale, menée par un sénateur membre d’un groupe « pro-humains », qui vont priver peu à peu les « implantés » de leurs droits civiques, jusqu’à mené les plus extrémistes à des attentats de masse.
Owen Gray se retrouve au cœur des événements, et d’une conspiration d’envergure, car son implant pour lutter contre l’épilepsie est en fait beaucoup plus sophistiqué (son accident initiale était aussi beaucoup plus grave que ce qu’il croyait) et d’origine militaire.
Daniel H. Wilson sait, je trouve, créer des personnages percutants. Si la thématique trans-humaniste n’est peut-être pas poussé à l’extrême, l’idée de placer le roman à la période de transition est excellente. L’histoire est plus ramassée (en temps, lieux et personnages) que Robopocalypse. Elle a ainsi peut-être moins d’ampleurs, mais elle gagne en efficacité pour, au final, un roman de bien meilleur qualité.

Léviathan La Chute

Premier roman de la trilogie Léviathan, Léviathan La Chute est un trhiler d’Urban Fantasy dans la lignée de L’échiquier du mal de Dan Simenon, de la BD (hélas arrêtée) Mens Magna, de séries TV comme Le Caméléon ou John Doe.
Michael Petersen est un biologiste marin américain vivant à Los Angeles, marié, père d’un enfant, avec une sœur profondément disfonctionnelle. Ses parents sont morts, alors qu’il était enfant, devant ses yeux lors d’un naufrage; ce qui explique sa peur panique de la mer. Alors que débute le roman, il est sur le point de partir pour une mission scientifique en Antarctique de trois mois et est près à faire face à ses peurs, contre l’avis de sa famille et de ses amis.
Mais voila, la vie de Michael n’est pas ce qu’il croit, une puissante organisation, Le Comité, composée de mages (des humains arrivant à transcender leur condition humaine) organise et contrôle sa vie. Pour des raisons obscures, cette organisation ne souhaite pas que Michael fasse face à ses démons et se rende en Antarctique.
Le roman est consacré au voyage de Michael et à la découverte de l’organisation qu’est Le Comité ainsi que ses secrets. Ce premier tome est excellent et est difficile à lâcher. L’ambiance de conspiration et de découverte d’anciens secrets est très bien rendue. Léviathan La Chute est une vraie réussite ! La question est maintenant, pour moi, de savoir si la suite sera révélé peu à peu des secrets intéressants et cohérents.

Le chant premier

Une fois n’est pas coutume, je vais chroniquer ici un roman que j’ai abandonné en cours de lecture; mes impressions ne concerne donc que la première moitié du roman….. Il s’agit du roman Le chant premier : les derniers guerriers du Silence de Yoann Berjaud.
Sur le papier, le projet est alléchant : un roman se déroulant dans le futur de la trilogie de Bordage Les guerriers du Silence, que j’ai lu il y a déjà un bon moment mais dont je garde un excellent souvenir. Le quatrième de couverture parle de Bordage, bien sur, mais également de L’incal et de Dune.
Mais voila, à la lecture le projet tombe un peu comme un soufflé qui se dégonfle. Alors oui, l’écriture n’est pas mauvaise et le roman, pour un premier roman, me semble correct. Le problème vient qu’il ne soutient pas du tous la comparaison avec le travail de Bordage (et les références données sur le quatrième de couverture) et qu’il ne s’agit pas de Space Opera mais de Fantasy….
Je m’explique : les différents protagonistes de l’histoire se retrouve à affronter une conspiration cherchant à détruire l’univers : les servants du Dieu Noir. Dès le début de l’histoire on parle de magiciens, de sorcières, de bâtons magiques, d’artefacts mystiques, etc… Là où Bordage distillé une mystiques connectée à l’univers, Berjaud va dans la débauche de pouvoir. Là où Bordage propose des gens normaux qui se découvre, souvent un peu par hasard, un destin hors du commun, Berjaud étale des personnages sur-puissant dès le début de leur « quête ».
Au final (enfin à la moitié), j’ai un peu l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise : je cherchais du Space Opera sensible et dépaysant et je me suis retrouvé avec de la Fantasy über-bourine. Dommage, cet fan-fi officiel avait pourtant du potentiel.

Bloody Red Baron

Suite d’Anno Dracula, Bloody Red Baron se déroule une plusieurs décénies après le premier volume : durant la première guerre mondiale. Pour rappel, la série de Kim Newmann est une uchronie littéraire dans laquelle Dracula n’est pas mort à la fin du livre de Stoker, après avoir dirigé un temps l’Empire britanique, il a, dans ce second tome, trouvé refuge en Allemagne et déclarer la guerre à la France et aux Royaumes Unis.
Cette guerre de tranché, la première guerre mondiale dans notre monde, est un combat violent. La nouveauté, outre les améliorations technologiques, est l’importance prise par l’aviation. Les pilotes, qui sont pour la plupart des vampires, rivalisent dans les cieux pour faire gagner leur camp.
Comme dans le premier tome, Newman mélange la réalité historique avec des personnages de fictions. Le mélange, qui pourrait être indigeste, prend bien et j’ai apprécié d’écouter l’histoire contée par le même lecteur que le tome un. On retrouve également certain personnage du premier tome (Dracula, Beauregard, Kate) et de nouveaux. L’histoire ce centre autour du combat contre le baron rouge, un vampire as de l’aviation particulièrement dangereux.
Conaissant mal les références littéraires liées à la seconde guerre mondiale, je suis sans doute passé à côté de la plupart des références (j’ai identifé la Baron Rouge, Edgard Alan Poe, le Dr Mabuse). Mon regret, par rapport à Anno Dracula, est un fil rouge plus tenu que l’enquête du tome 1.
Une bonne lecture quand même, j’attend la sortie du tome 3 en verison audio pour « lire » la suite.

The White Dragon

Troisième roman de la Ballade de Pern, The White Dragon poursuit les trames développées dans les premiers volumes et complexifie d’avantage le monde de Pern. Il est, de plus, centré sur l’entrée dans l’âge adulte de Jaxom et de son dragon blanc Ruth.
Difficile de résumé ce roman dense, mais il est possible de mettre en évidence les différentes thématiques développées :  exploration du continent Sud, découverte du passé de Pern, difficulté avec les chevaliers dragons du passé exilés au Sud, capacité du dragon blanc Ruth qui semble être plus intelligent et très proche des lézards de feu. Tous cela se déroule sur plusieurs années et est accompagné par le vieillissement des personnages les plus âgés et l’entrée dans l’âge adulte des plus jeunes.
Le roman est toujours aussi bien écrit et agréable à lire. La Ballade de Pern que  je redécouvre n’est pas seulement un cycle marqué par mes lectures d’ados, mais un excellent cycle tous court.
Lu dans le cadre du challenge Anne McCaffrey
 

The Drowned Cities

Situé dans le même univers que Ship Breaker (dont il est présenté, d’une certaine manière à tort car seul l’univers est le même, comme la « suite ») et The Windup Girl, The Drowned Cities est un roman « Young Adulte » se déroulant dans une version de notre futur où catastrophe écologique et économique ont profondément changé notre planète. L’Asie, et notamment la Chine, est devenu le nouveau centre du monde, l’énergie est une denrée rare (plus de pétrole par exemple), les multinationales sont très très puissantes, les modifications génétiques sur les plantes et les êtres vivants sont courantes, le changement climatique est passé par là, et les États-Unis se sont effondrés.
The Drowned Cities se déroule sur la côte Est des États-Unis qui a été affectée par la montée des mers. Les différentes villes qui l’a compose sont donc partiellement sous les flots. Il s’agit d’un territoire morcelé en plusieurs armées/milices, composées majoritairement d’enfants/ados soldats, qui se battent pour son contrôle. Une brève tentative de pacification de la zone a été tenté par les Chinois, mais cela fait maintenant une petite décennie qu’ils ont abandonné la zone; zone qui est gardée par des soldats génétiquement augmentés afin que le chaos qui y règne (et ses habitants) n’en sorte pas.
C’est dans ce contexte, que le roman s’attache au pas de trois personnages : Mahlia, une ado dont le père était chinois et à qui une milice à coupé une main, Mouse, un orphelin qui l’a sauvé d’une mort certaine, et Tool, un « demi-homme », un soldat génétiquement modifié qui s’est émancipé de ses maîtres. Les deux ados qui ont été recueillis par un médecin dans un petit village essayant de vivre en marge des conflits seront happé par les guerres entre milice. Mouse embriguadé de force, Mahlia se lancera à sa recherche avec l’aide inattendue de Tool.
Au delà de l’histoire relativement simple, Bagigalupi brosse un portrait violent de notre futur. Les horreurs de la guerre, les souffrances des civiles, des enfants soldats et, au final, la quête de la libererté sont au cœur de ce roman. Étant destiné à un public « Young Adulte », l’intrigue, je l’ai dit, est simple et peu de personnages principaux sont présents (et deux sont des ados), mais le roman est violent et souvent cru (mais peu de sexe, et pas cru).
Ainsi, sans attendre la complexité et la profondeur de The Windup Girl, The Drowned Cities est, pour moi, une vraie réussite (la fin peut-être un peu trop rapide quand même). Il est plusieurs cran au dessus de Ship Breaker.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde.

Dragonquest

Deuxième roman, dans l’ordre chronologique de parution, de la Ballade de Pern, Dragonquest fait suite à Dragonflight.
Le roman se déroule sept ans après le premier volume. Les anciens chevaliers-dragons qui ont traversé les siècle pour défendre Pern contre les fils ont du mal à s’adapter aux nouvelles mentalités et à ce qu’ils considère comme un maque de respect à leur égard. Des tensions des plus en plus violentes apparaissent. Dans le même temps, la découverte de connaissances perdues soulève l’espoir de pouvoir se rendre sur « l’étoile rouge » afin d’y attaquer les fils à leur origine.
A ces deux trames principales, Anne McCaffrey ajoute le développement de son univers et la pause de jalon pour la suite de son histoire. Ce qui ne m’avait pas marqué à la première lecture ado, c’est la mise en avant du système sociale de Pern : un monde divisé en trois « entités » (chevaliers-dragons, forts et « guildes » de métier) qui est au bord d’une révolution industrielle possible. C’est dans ce contexte, que McCaffrey fait évolué son monde en y ajoutant la redécouverte des connaissances anciennes effacées par le passage du temps.
On sent à la lecture de ce second roman que le monde de Pern prend de l’ampleur et que l’auteure pose des jalons pour la suite de son histoire. Une relecture toujours aussi agréable.
Lu dans le cadre du challenge Anne McCaffrey
 

Women in Chains

Women in Chains est un recueil de cinq nouvelles de Thomas Day (dont, si je ne m’abuse, trois inédits) tournant autours de la question des violences faites aux femmes. Ces nouvelles, bonnes, sont destinés à « un public averti » tant la violence y est présente à divers degrés.
 « La ville féminine » se déroule à Ciudad Juarez et met en scène un membre d’un gang américain venu « en villégiature » dans la ville. Il y rencontrera un mal puissant et ancien (entendez d’origine aztèque) qui tient les gangs de la ville d’une main de fer et est responsable de la mort des femmes. Ce texte est bien écrit et fait vraiment froid dans le dos. Je regrette, peut-être, le fait de donner une cause surnaturelle à une réalité atroce.
« Eros-Center » est la nouvelle que j’ai trouvé la plus intéressante du recueil. Se lisant comme un puzzle (deux manière de la lire sont d’ailleurs possible), elle suit les pas d’un jeune turc qui, pour délivrer une prostituée africaine, ira jusqu’en Afrique tué un puissant proxénète. Le tout saupoudré d’une bonne dose de magie noir…
« Tu ne laisseras point vivre » se déroule au Groenland et suit les pas d’une jeune femme qui a décidé de se couper de tout pour fuir une malédiction familiale…. Bien écrite, je l’ai quand même trouvée un bon ton en dessous du reste du recueil.

« Nous sommes les violeurs » est une nouvelle d’anticipation, présentée comme un recueil de témoignages, qui présente sur un jour très sombre les horreurs de la lutte contre l’Opium en Afghanistan. Le viol comme arme de guerre…. Glaçant !

« Poings de suture » clôture le recueil sur une note plus positive. L’histoire d’une femme abandonnée par un homme qui trouvera la force et le courage dans des combats de boxe entre robots télécommandés.
Une introduction de Catherine Dufour et une postface de l’auteur, qui revient sur la gènèse des différentes nouvelles, complètent agréablement le recueil. Au final une réussite, même si certaines nouvelles sont plus fortes que d’autres.

Anno Dracula

Anno Dracula est une uchronie littéraire dans laquelle Dracula n’est pas mort à la fin du roman de Bram Stoker. Dracula toujours en vie, si l’on peut dire, il transforme la Reine Vitoria en un vampire et s’installe sur le trône de l’Empire britannique. L’existence des vampires devient une réalité reconnue et tous ce que Londres compte de « puissants », comme le plus bas peuple, souhaitent en devenir un.
C’est donc dans une Londres de la fin du XIXe siècle coloniser par les vampires, qui traitent la population comme des « indigènes » et qui réinstalle des lois moyenâgeuses que se déroule Anno Dracula. L’intrigue principal est une enquête qui secoue tous Londres pour découvrir qui est le mystérieux Jack l’éventreur qui s’attaque à des vampires de basse extraction. Kim Newman, l’auteur, convie alors dans son romans de nombreuses figures réels ou littéraires (et j’ai du en manquer beaucoup) pour brosser le portrait de cette Londres « alternative » : Jack, Dr Moreau, Dr Jekyll, le club Dyogène, Moreartie, Fu Manchu, etc. Les personnages principaux étant Charles Beauregard, un aventurier gentilhomme anglais, et Geneviève Dieudonné, une vampire de 200 ans qui n’est pas de la lignée de Dracula.
Là où le roman aurait pu être une collection indigeste de personnages célèbres et moins célèbres, Newman arrive a créé un univers cohérent avec une histoire, à la résolution certes un peu rapide par rapport au reste du roman, intéressante. Le lecteur du roman-audio est agréable à écouter, même si j’ai parfois trouvé qu’il donnait trop d’accent aux différents personnages non-britannique du roman. Des suites existes, je vais en tous cas lire/écouter la suivante.

Dragonflight

Parus en 1968, Dragonflight est le premier roman se déroulant dans l’univers de Pern. Constitué de deux novellas ayant valus à son auteur, Anne McCaffrey, d’être la première femme à gagner le prix Hugo et le prix Nebula.

La planète de Pern est dans un système solaire possédant une planète à l’orbite erratique qui, tous les deux cent ans, s’approche de Pern et fait pleuvoir sur elle des filaments (fils) qui dévorent tout vie. Afin de se protéger, les habitants vivent dans des forts creusés dans les montagnes et font confiance aux dragons et leurs chevaliers qui développent un lien télépathique et empathique fort pour les protéger en détruisant les fils lors de leur chute. Les dragons possèdent le pouvoir de se téléporter quasi instantanément en tous points de la planète.
Le roman débute alors qu’un intervalle particulièrement long entre deux chutes (près de quatre cent ans) est proche de toucher à sa fin. Des différents weyrs (les lieux où vivent les dragons et leurs cavaliers) qui doivent proteger la planète, il n’en reste qu’un seul encore habité. Les autres ont été mystérieusement abandonés à la fin de la dernière chute. Les chevaliers dragons sont mal perçu, la menace des fils considérée comme une chose du passé, et les vielles traditions en décrépitude.
La dernière reine dragon encore en vie a pondu des oeufs, dont un oeuf de reine. Une recherche est alors lancé pour présenter des candidats potentiels pour la naissance des dragons. F’lar, un chevalier-dragons qui croit encore à l’arrivée prochaine des fils, dirige une partie de la recherche dans une région où un même seigneur controle plusieurs forts. Il découvre là la dernière descente d’une lignée noble suposement étainte, tue l’usupateur et la ramène pour qu’elle devienne la nouvelle « reine » du weyr.
Dans la seconde partie du roman, l’arrivée des fils et la découverte d’une proprité inconnue des dragons, permet de sauver Pern et d’élucider le mystère des weyrs vides….
Bien écrit, Dragonflight est un roman agréable à lire et qui, pour moi, devrait être le point de départ pour tout lecteur désirant découvrir le cycle de la Ballade de Pern. Je l’avais lu ado, et j’ai été surpris par un ton plus adulte que dans mes souvenirs, et l’importance, dès ce premier tome, de certains personnages centraux par la suite (comme par exemple le maître-harpiste de Pern Robinton).
Lu dans le cadre du challenge Anne McCaffrey