Les Nefs de Pangée

Dernier livre de Christian Chavassieux, Les Nefs de Pangée est une vraie réussite que je rapprocherai des Fables de l’Humpur de Bordage ou de La horde du Contrevent de Damasio.
Située sur le continent de Pangée, bordé par l’océan de l’Unique, les habitants de Pangée sont composées de créature avec une principe femelle et plusieurs principes mâles. Les différentes nations qui forment Pangée se retrouvent unies, tous les vingt-cinq ans (l’équivalent d’un cycle), dans la grande chasse qui voit des nefs gigantesques se lancée sur l’Unique pour chasse l’Odalie, une terrible créature marine dont le sacrifice est nécessaire pour assurer la prospérité et la paix sur Pangée.
Alors que le roman débute, la neuvième chasse revient, à son point de départ, la ville côtière de Basal, vaincue sans avoir pu éliminer l’Odalie-Montagne qu’elle était partie chassée. Alors que toute la ville est frappée par la stupeur, la bourgeoisie de la ville décide de lancer la préparation de la dixième chasse qui saura composée d’une centaine de nefs et formera ainsi la plus grande chasse ayant jamais eu lieu.
A partir de là, Chavassieux débute une fresque qui s’étend sur un cycle, et un peu plus, suivant la préparation de la dixième chasse : de la construction des nefs, à la recherche par les Oracles, puis la formation du commandant de la dixième chasse et de la conteuse qui s’attachera à ses pas pour la raconter. Le lecteur suit les pas de plusieurs personnage clef : Lorgal le second fils d’une famille dont le préféré, le premier fils, son frère, a des plans grandioses pour Pangée, du commandant de la chasse et de sa conteuse et de quelques autres personnages clefs.
Si la première partie présente la préparation de la chasse, puis la chasse elle même, la seconde partie du roman apporte des bouleversements importants aux civilisations de Pangée. L’enjeu du roman devient alors autre et s’interroge sur ce qu’est l’humanité, sur la guerre et la paix, sur le devenir et l’évolution des civilisations. Difficile d’en dire plus sans lever le voile sur les retournements (dont certains sont prévisibles) de l’histoire proposés par l’auteur.
Les Nefs de Pangée est un roman superbe servit par une écriture maitrisée. En esprit chagrin je regrette une différence de rythme entre la première et la deuxième partie du roman (l’une aurait du être plus courte, ou plutôt l’autre, la seconde, plus développée), mais cette réserve ne doit pas masquer le fait que Les Nefs de Pangée est un roman de très grande qualité qui a tous pour devenir un classique.

Mausolées

Dans le futur, après un ensemble de conflits dévastateurs qui ont fait drastiquement baissé la population mondiale (près d’un tiers de l’humanité y serait resté), rendu stérile la majorité de la population (l’humanité serait condamné en l’espace de deux siècles) et détruit le substrat culturel de notre époque (plus d’Internet, les livres sont des curiosités d’un autres âges, etc.), c’est dans ce contexte que Léo Kargo, jeune intellectuel  d’une vingtaine d’années, se rend dans la ville de Sargonne afin de se mettre a

u service de Pavel Adenito Khan. Ce dernier, un ancien chef de guerre, veut qu’il s’occupe de sa bibliothèque.

Début alors pour Kargo un jeu dangereux. Naviguant entre divers factions, dans la ville de Sargonne mais aussi au sein de la « maisonnée » de Khan, il tente de comprendre ce que lui veut le puissant chef de guerre et quel est son rôle au seins des intrigues qui mèneront à un conflit armé dans la ville.
Mausolées est un roman qui me laisse une impression étrange. D’un côté il y a plein de bonnes idées et la description du monde et des événements sont évocateurs (avec un petit côté « Enkil Bilal » pour la manière dont se mettent en place les intrigues); de l’autre il y a une écriture que je trouve assez inégale : avec des moments très bien fait et d’autres qui trainent en longueurs. Mais ce qui me gène le plus c’est un sentiment diffus d’un auteur de « blanche » qui s’encanaille en faisant de la littérature de genre et qui se sent poussé à y mettre des tropes du genre mal maitrisés : un monde post-apocalyptique, un jeu de stratégie qui se reflète dans les intrigues du roman, des mystères mystérieux qui ne seront jamais vraiment expliquer mais qui reflète l’état du monde, etc.
Au final Mausolées est un roman intéressant mais qui, à mon goût, aurait mérité un travail éditorial plus important pour l’harmoniser et le rendre vraiment bon. L’ouvrage physique est par contre de tout beauté avec une couverture vernie et rabat qui me plaisent beaucoup.