Supergods
Daytripper
Je parle assez peu ici des comics, BD et autres aventures en cases. Il y a eu Watchmen et, de manière indirect, Fables; j’en lis pas mal pourtant mais souvent j’estime que cela ne vaut pas une note sur mon blog.
Daytripper est différent pourtant. Il s’agit, tout d’abord, d’une histoire terminée maintenant réunie en un volume; ensuite c’est une histoire écrite en anglais par deux Brésiliens et se déroulant au Brésil. Daytripper c’est l’histoire de Brás de Oliva Domigos, fils d’un écrivain à succès, auteur en devenir et, pour gagner sa croute, rédacteur d’élégies pour un journal local. Sa vie est sommes toute commune et banale et pourrait être la vie de tout à chaqun.
La poésie de Daytripper réside dans le dessin et dans la réflexion sur la vie, la mort et l’écriture qu’elle propose. En effet, à la fin de chaque chapitre (chaque numéro devrais-je dire), Brás meurt et une élégie pour lui est proposée. Sauf que chaque mort est un possible et au numéro suivant sa vie se poursuit (il y a parfois des épisodes dans le passé) comme si la mort du numéro précédant n’avait pas eu lieu. Se tisse ainsi une vie complète, avec ses différents points de ruptures possibles et, lors du dernier numéro, une mise en abime de l’histoire assez impressionnante.
Je suis venu aux comics par les supers héros et je découvre de plus en plus que le vraies perles sont à chercher à côté de ces derniers.
Watchmen
Je suis un grand fan de comics même si je n’en parle pas souvent ici. Mais il manquait à ma culture le Watchmen de Moore et Gibbons. Il s’agit quand même du seul comics (« graphic novel » comme dise les ‘ricains) qui a gagné le prix Hugo et qui s’est retrouvé dans la liste des 100 meilleurs romans du XXe siècle du Time. La sortie de son adaptation filmique prochainement a fini de me convaincre de me lancer dans sa lecture. Et je n’ai pas été déçu.
Watchmen se déroule en 1985 et reflète les peurs de son époque (guerre nucléaire, guerre froide, etc.). Les costumés ont été déclarés illégal en 1977 et ils ont tous raccroché. Sauf deux qui travaillent pour le gouvernement et un qui poursuit ses activités illégalement. Alors que l’un d’entre eux est assassiné, sa mort va « déclencher » une suite d’évènement aux conséquences potentiellement tragique. Et les anciens costumés vont devoir reprendre du service et affronter les démons de leur passé.
Raconté comme cela, Watchmen ne semble guère alléchant. C’est qu’il est difficile de rendre compte de l’intelligence du scénario en se contentant d’un résumé sommaire. Les personnages ont des psychologies complexes qui donnent de la profondeur à l’histoire. Les résonances entre les différents thèmes abordés et l’actualité de années quatre-vingt sont également fortes. De plus, les différentes techniques para textuelles utilisées (différents textes à la fin de chaque épisode, comics dans le comics, citations, une horloge avançant vers minuit à la fin de chaque épisode, etc.) donnent une grande profondeur à l’œuvre de Moore et Gibbons. Si on ajoute que l’histoire est bien ficelée malgré son apparente simplicité et que le mystère de la mort d’un costumé tient en halène le lecteur jusqu’à la fin, on se retrouve face à un vrai chef d’œuvre dont j’ai énormément apprécié la lecture. Ce n’est certes pas le seul comics de qualité existant, mais Watchmen fait partie de ceux-ci.