Dioses

Dioses est un film péruvien sorti en 2008 qui m’a beaucoup impressionné. Il détail d’une manière presque médical la vie de la haute société péruvienne. Le film s’attache à décrire la vie d’une famille de la haute : le père, divorcé, macho et qui a amené à la maison sa compagne issue d’une famille modeste, la compagne qui cherche ses marques dans un monde qui n’est pas le sien, les deux enfants jeunes adultes qui passent leurs vie en fait où l’alcool et la drogue coule à flot.

Le film n’est pas tant intéressant par son rythme relativement lent mais par sa froide analyse de la haute société péruvienne qui fait froid dans le dois. Celle-ci est focalisée sur les apparences alors que le fond semble complètement pourri. Un film superbe dont la mise en image est parfaite pour traiter son sujet.

Yo soy otro

Étrange film que ce film colombien. José est informaticien à Cali qui mène une vie faite d’aventures sexuelles de courtes durées, de fêtes et de drogues; un beau jour, il se réveille avec d’étranges boutons sur tous le corps. Victime d’une maladie inconnue, il se met à croiser de nombreux doubles de lui même qui semblent conduire une guerre féroce entre eux. Les deux camps, pro-paramilitaires et pro-guérilléros, le cajolent et le menacent tours à tours afin qu’ils rejoignent leurs camps.

Derrièrecette accroche qui m’a attiré, se cache un film psychédélique où le(s) personnage(s) est(sont) au bord de la folie. La manière de filmer qui utilise abondamment les flous et les mouvements saccadés de caméras n’est pas loin d’emmener le spectateur dans cette folie. Folie qui est en fait le combat psychique entre différente partie de la personnalité de José et qui, si l’on suit le réalisateur, celui que tout Colombien mène intérieurement : le choix entre la violence révolutionnaire et la violence para-militaire.

Un film avec message qui ne plaira pas à tous le monde et qui, malgré ses qualités, m’a plutôt laissé avec une petite migraine et une légère nausée qu’avec l’envie de crier au génie.

Maré, nossa historia de amor

Maré, nossa historia de amor semble au première abord un film aux thèmes déjà utilisés à l’infini : l’histoire de Roméo et Juliette adaptée dans une favéla brésilienne (càd entre deux jeunes vivant dans des zones contrôlées par deux gangs rivaux), le tout tournant autour d’une école de danse et ponctué de chorégraphies et de musique hip-hop/rap.

Et pourtant, quel a été ma surprise de découvrir ce film. En effet au delà de la tragédie attendue (mais dont le final, tragique, a quand même réussi à me surprendre), Maré, nossa historia de amor est un film qui tombe juste. Les chorégraphies, au delà de l’aspect esthétique, sont travaillé pour souligner les différents éléments de l’histoire et font appel au hip-hop, bien sur, mais également à la danse moderne. Les chansons mettent également en relief l’histoire. Et plusieurs passages où les protagonistes discutent du Roméo et Juliette de Prokofiev (dont la musique est d’ailleurs judicieusement utilisée durant le final tragique) proposent une mise en abime tout a fait bien venue.

Un film donc que je conseille chaudement et qui montre avec bonheur qu’il est possible de faire un « film hip-hop » intelligent et bien construit.

The Man-eater of Malgudi

The Man-eater of Malgudi est un roman étrange dont l’histoire tend à l’absurde : dans la petite ville indienne imaginaire de Malgudi, Nataraj est propriétaire d’une petite imprimerie. Sa vie s’écoule lentement sans souci jusqu’au jour où il rencontre Vasu et que celui s’installe dans les combles de son imprimerie. Vasu est taxidermiste, mais surtout c’est un chasseur carnassier aux idées bien tranchées et dont le comportement et le physique sont dignes d’un bulldozer. La présence et de Vasu va entrainer le pauvre Nataraj dans des situations les plus extrême les unes que les autres, et jouer terriblement avec ses nerfs.

Si la lecture de ce roman est plaisante, et la chute finale plus tôt bien trouvée, je garde de sa lecture un sentiment mitigé. The Man-eater of Malgudi n’est pas un mauvais roman, loin de là, mais une fois sa lecture terminée je ne peu pas dire que je l’ai aimé, ni détesté d’ailleurs. Un sentiment bien étrange qui vient peut-être de ma difficulté à donné un sens à l’histoire tant celle-ci frise parfois le ridicule.

Breath, eyes, memory

Breath, eyes, memory est le premier roman qu’a écrit Edwidge Danticat, une auteur que j’apprécie particulièrement. Écrit à la première personne, ce roman narre l’histoire de Sophie, une haïtienne élevée à Haïti par sa tante qui au début de l’adolescence part rejoindre sa mère émigrée à New York. Là, après plusieurs années, elle tombe amoureuse d’un homme plus agé et quitte la maison familiale pour se marier avec lui. Plus tard encore elle entreprendra un voyage vers son passé et pour lutter contre les démons de ses origines et donner à se fille nouvelle née une enfance plus sereine que la sienne.

Le roman est écris avec finesse et aborde la douloureuse question du viol, dont est issue Sophie, de la transmission entre génération et de l’expérience migratoire. Malgré la violence du sujet, Breath, eyes, memory ne m’a pas fait, comme les autres livres de Danticat, l’effet d’un coup de point mais plutôt celui d’un long chant triste et mélancolique que l’on entendrais un jour de brume. Un roman magnifique portant une histoire simple en apparence mais complexe par sa profondeur.

Kanthapura

Kanthapura est un des « classiques » de la littérature indienne contemporaine de langue anglaise. Raja Rao, son auteur, propose ici un roman en anglais mais qui se veut fondamentalement indien dans sa rédaction.

On y suit l’histoire d’un petit village indien, Kanthapura, dans les années 30 alors que le gandhisme se repend en Inde. C’est bien sur à son introduction dans le village et aux nombreuses conséquences que le mouvement d’indépendance aura pour ses habitants que nous convie Raja Rao.

Si l’histoire est intéressante, c’est surtout la manière dont elle est racontée et la manière dont le roman est écrit qui m’ont interpelé. En effet, la narratrice du roman est une habitante de Kanthapura qui raconte après coup et sous forme de commérages les différents évènements dont elle a été actrice et témoin. Il émane donc de la narration un sentiment de masse, les nombreux noms des habitants du village sont lancés à la cantonade comme si le lecteur savait qui ils étaient, de proximité et de vitesse propre aux commérages. Mais dans un sens c’est là toute l’indianité du roman qui fait passé à la fois le débit de parole propre à l’hindi (du moins c’est le but annoncé par l’auteur dans sa préface et qui me semble atteint) et le sentiment de nombre qu’un pays de la taille de l’Inde impose à ceux qui s’intéresse à lui.

Au final donc un roman passionnant mais dont la lecture n’est pas toujours facile; l’identification des différents personnages et le sentiment de collectivité invite à se laisser porter et pourrait rebuter les plus précis des lecteurs. De même, l’utilisation de nombreux mots d’hindi et la sensation de « fuite en avant » de la narration donne parfois un peu le vertige. Mais l’effort en vaut la peine tant le roman dépeins avec sucés la lutte pour l’indépendance vue depuis le « quidam ».

Le Maitre des dragons

Le Maitre des dragons est le complément de La malédiction d’Old Haven; il se déroule en effet en parallèle de l’histoire de Mary Wickford et remplis une partie des ombres du premier roman.

On suit ici les aventures de Thomas Goodwill, jeune capitaine pirate au passé trouble qui a fait veux de tuer l’empereur du Nouveau Monde et de libérer son professeur enfermé dans les géoles impérialles. Ses aventures se dérouleront principallement sur les mers mais pas seulement et Thomas croisera la route de nombreuses personnes qui l’aideront dans sa quête. Une de ces personnes est Mary Wickford et le roman à plusieurs reprises reprent, sous un autre point de vue, des événements déjà décrit dans La malédiction d’Old Haven.

Le Maitre des dragons est écrit à la première personne et c’est Thomas qui narre son histoire à postériori. Bien que je me demande à quel point le roman est compréhensible pour une personne qui n’a pas lu La malédiction d’Old Haven, j’ai le sentiment qu’il est plus compréhensible et abordable que ce dernier. Et que les nombreuses références litéraires sont moins nombreuses (ou dis-je cela car elles m’ont d’avantage échapées ?). Dans tous les cas Le Maitre des dragons est une excéllente lecture qui plaira sans doute autant au public adolescent auquel la collection est déstiné comme à des adultes férus d’imaginaire.

Hellboy 2

Second opus des aventures de Hellboy, le film de Guilermo del Torro se passe bien évidement après le première épisode. Il met au prise Hellboy et le BRPD face à un prince élfique qui souhaite ramener à la vie une armée mécanique invincible afin de faire la guerre à l’humanité.

Ne nous voilons pas la face, Hellboy est avant tous un film d’action, et est ma fois fort bien réussi dans ce domaine. Mais, le film n’est pas seulement un enchainement de scènes de combat et de poursuites; un scénario bien construit, bien que parfois un peu légér, et surtout une galerie de créatures superbes comme Del Torro en à le secret font de ce film une vrai réussite qui devrait plaire à tout amateur du genre.

Kim

Inde : fin du dix-neuvième siècle, époque du Raj britannique, Kim est un jeune orphelin de père irlandais et de mère indienne qui vit dans les rues de Lahore. Intelligent, malin et rompu à la survie, il fait la rencontre d’un moine tibétain à la recherche d’une rivière mystique. En décidant de l’accompagner, Kim se lance dans une aventure qui lui ferra visiter l’Inde entière. En effet, identifier comme enfant d’un occidentale mais également repérer par le chef des services secrets britanniques en Inde, il recevra une éducation occidentale et sera utiliser dans le même temps par les services secrets.

Histoire double, Kim nous fait suivre en effet l’adolescence de son héros éponyme mais également la quête d’illumination d’un vieux moine tibétain. Se faisant, le roman brosse un portrait de l’Inde et de ses différents habitants. Le travail de Kim pour les services secrets ajoute un verni de mystère et danger à l’histoire. De plus le romain aborde une question fondamentale de l’adolescence : « qui suis-je ? »; et ce au travers des interrogations Kim qui est à la fois un occidentale, mais également un indien, un bouddhiste, un hindouiste, un brahmane, un intouchable, etc. au grès des ses métamorphoses.

Si le romain est indéniablement de bonne facture, il ne m’a pas énormément plus. La faute sans doute à une histoire parfois un peu alambiqué et une écriture pas toujours abordable au première abord.

The Alchemist

The Alchemist est une pièce de théâtre jouée pour la première fois à Londres en 1606. Il s’agit d’une des premières pièces dont l’histoire se déroule à Londres, dans le quartier de Blackfriar pour être préci, à l’époque contemporaine (c-à-d 1606).

Une prostituée et deux rufians utilisent en son absence la maison du maitre de l’un d’eux afin d’escroquer plusieurs personnes. Ainsi l’un des compères se fait-il passer pour un alchimiste/devin/prêtre des fées pour convaincre une galerie de personnages crédules (un chevalier, un drapier, des anabaptistes, un marchand de tabac, etc.) de leur verser de fortes sommes d’argent en échange de prodiges divers.

La pièce est légère et prête de nombreuses fois à sourire. Ceci dit, il ne s’agit pas non plus d’un chef d’œuvre intemporel et, si sa lecture m’a été plaisante, je n’en garderais pas non plus un souvenir impérissable.