Le cadavre rieur

Le cadavre rieur est le second tome des aventures d’Anita Blake, réanimatrice de zombies et tueuse de vampires lorsque la justice l’exige. Ce second tome, écrit au début des années 90, est proche dans sa structure du premier tome.
En effet, Anita doit a nouveau mener une enquête alors qu’un mort-vivant commet des massacres sanglant dans la petit ville de Saint-Louis. Dans le même temps, elle se met à dos une des plus puissantes prêtresse vaudou d’Amérique du Nord. Comme si cela ne suffisait pas, un riche entrepreneur souhaite l’engager de grès ou de force pour une réanimation demandant un sacrifice humain et Jean-Claude, le nouveau maitre vampire de la ville semble déterminé à ce qu’elle soit sa servante humaine.
Si ce second tome, bien écrit (traduit ?) et vite lu, m’a plu; il ne propose rien d’original par rapport au premier tome si ce n’est un bon moment de lecture pour les amateurs du genre.

Yama Loka Terminus

Il y a souvent des livres qui plaisent, souvent aussi des livres qui plaisent moins, et puis parfois des livres que l’on déteste; et puis, trop rarement des livres qui claquent, la rencontre d’une écriture et d’un imaginaire qui, tout en étant compréhensible, est suffisamment neuf pour ouvrir une porte dans la tête. Yama Loka Terminus est de ceux-ci. Je n’avais plus pris une telle claque depuis Perdido Street Station de Miéville.

Peut être d’ailleurs est-il logique que la claque vienne d’une ville, à nouveaux. Léo Henry et Jacques Mucchielli propose, avec Yama Loka Terminus,  un recueil de nouvelle explorant la ville de Yirminadingrad sur les bords de la Mer Noire. Cette grande cité voit se croiser toute une faune d’habitants, locaux et étrangers, et semble attiré la misère du monde. Un monde noir, un brin futuriste avec ses manipulations génétiques et sa technologie parfois un peu en avance, souvent comme la notre en moins bonne état. Un monde à la géopolitique familière et étrangère à la fois. Un Monde enfin où se croise plusieurs religions fanatisées et éclatées et où le fantastique, par petite touche, comme du réalisme magique sombre, est bel et bien présent. Une lecture triste comme une pluie d’automne quoi.

Dans ses différentes nouvelles se croisent des personnes ordinaires; pas de super-héros à Yirminadingrad, mais des héros du quotidien qui font battre l’âme de la cité slave. Merci Au Pendu pour cette magnifique découverte.

Love in Excess

Love in Excess est le premier roman publié d’Eliza Haywood . Cette écrivaine britannique du dix-huitième siècle a écrit, durant sa longue carrière, de nombreux romans et essais.

 Love in Excess est composé de trois volumes (réunis ici en un seul) narrant les aventures d’un gentilhomme français : le comte D’elmont. Dans le premier livre, et alors que le comte rentre de la guerre auréolé de gloire, il est courtisé par une mystérieuse admiratrice. Après une série de quiproquos qui le voit confondre une femme pour une autre; il termine en se mariant avec l’admiratrice alors que l’autre femme se retire au couvent. Dans le même temps le frère cadet du comte tombe amoureux de la soeur de la nouvelle femme de ce dernier.

Dans le second livre, le comte découvre l’amour dans les yeux de la fille de son tuteur alors que son frère poursuit ses projets matrimoniaux. Le second livre finit tragiquement après la découverte de la vérité et le comte s’exile en Italie.

C’est donc à Rome que se déroule le troisième livre. Il met en scène le comte qui, toujours amoureux, doit lutter contre les assauts d’une admiratrice décidée alors que le frère de son aimée se débat dans une histoire d’amour compliquée. C’est à démêler le vrai de faux que le comte doit s’employer à faire triompher l’amour.

D’une écriture agréable, Love in Excess est un roman agréable à qui aime la littérature anglaise de l’époque. Le troisième livre est légèrement moins bon avec une histoire un peu trop complexe et capilotractée à mon goût.

Plaisirs Coupables

Après la Bit-Lit pour ados, je me lance courageusement dans la Bit-Lit pour adultes (entendez par là avec plus de sang et de sexe) avec un des monuments du genre : Anita Blake réanimatrice de zombies et, à ses heures perdues, tueuse de vampire. Plaisirs Coupables est le premier tome de cette série qui, il parait, devient de plus en plus chaude (comprenez on y voit de plus en plus de cul) à chaque tome.

Le monde d’Anita Blake est le notre, sauf que l’existence des vampires est connues et acceptées, et où les réanimateurs relèvent les morts pour de l’argent. Anita Blake est l’une d’entre eux, et douée en plus. Outre sa collection de pingouins en pluche, son travail de réanimatrice, son rôle de consultante pour la police, ce petit bout de femme est connue chez les vampires l’exécutrice. En effet, avec autorisation de la justice, il lui arrive d’éliminer les criminels vampires.

Une vie déjà bien remplie, qui se complique lorsque une puissante et vielle maitresse vampire la charge (pour ne pas dire l’oblige) d’enquêter sur une série de meurtres de vampire. Son enquête sera compliqué par ses liens, récents, avec Jean-Claude, un autre maître vampire, des goules, un tueur de vampire aussi efficace que froid, des rats-garous et sa « cliente ».

Si je connaissais déjà les grandes lignes de l’histoire pour avoir lu l’adaptation comics de ce roman, j’ai pris plaisir à la lecture d’une Bit-Lit adulte et débarrassée de la fausse pudeur des titres ados que j’ai pu lire. Je ne sais pas si je lirais toute la série, mais pour le moment je lirai le suivant c’est sur.

Hush, Hush

Prenez un pitch comme Twilight : une ado de 16 ans (Nora) dans une petite ville américaine « gloomy » (Portland) donnez lui une histoire familiale un peu compliquée (un père assassiné il y a une année, une mère souvent absente de la maison pour le travail), mettez là dans un lycée et faite lui rencontrer lors d’un cours scientifiques un sombre et mystérieux nouvelle élève (un cours de biologie, le mystérieux ténébreux et très attirant élève s’appelant Patch). Pour se démarquer augmenter un peu la dose d’érotisme et de tension sexuelle, sans néanmoins un passage à l’acte, et prenez, à la place du vampire, la nouvelle créature surnaturelle à la mode : l’ange (déchu dans ce cas). Et voila ! Vous obtenez Hush, Hush, le premier volume à sucés d’une nouvelle série Bit-Lit pour ados.

Vous l’aurez compris l’histoire ne brille pas par son originalité débordante. Alors certes c’est bien écrit (enfin bien traduit en tous cas) et cela se lit vite. Le schéma n’est pas nouveau mais j’ai trouvé la progression de l’histoire bien plus agréable et maitrisé que Twilight. Après avoir fini ma lecture ce qui me taraude n’est pas le manque d’originalité de la série, après tout bon nombre de genre littéraire qui me plaise ont une pléthore d’ouvrages qui décalques à l’infini les mêmes schémas. Non, ce qui me chicane c’est la vison très machiste renvoyé par cette littérature destinée aux jeunes filles. En effet, le schéma qui semble se dessiner dans mes lectures c’est une jeune fille intelligente et déterminée qui fond (dans le sens sexuelle du terme) pour un jeune homme mystérieux, potentiellement dangereux et bourré de secrets. Les clefs pour comprendre ce qui se passe vraiment sont en mains masculine (et, parfois, il est vrai adultes). Et pour couronner le tout si l’attirance est souvent réciproque c’est presque toujours le garçon qui mènent le bal et qui a un meilleur contrôle sur son désirs (la plupart du temps parce qu’il ait plus expérimenté). Sans vouloir faire de mauvais parallèle, cela me rappelle quand fortement la vision des femmes développées dans les romans anglais du dix-huitième siècle.

Mainstream

Mainstream est une enquête journalistique sur la culture de masse. Frédéric Martel a parcouru le globe durant cinq ans et réalisé plus de milles interviews pour écrire son ouvrage. Celui-ci se présente comme une synthèse de ces derniers et cherche à comprendre la géopolitique de la culture de masse aujourd’hui.
L’ouvrage est structuré en deux grandes parties. La première explore les différentes facettes de la production nord-américaine dominante dans la culture de masse. Les méthodes utilisées pour produire de l’entertainment, l’évolution de celles-ci durant le siècle écoulé, mais également les flux financiers et la puissance des lobbys du cinémas et de la musique sont tour à tour abordés et décortiqués.
La seconde partie va à la rencontre des outsiders. Les pays/régions qui ont soit une influence culturelles régionale, soit une envie de tailler des croupières à l’Amérique, soit encore qui ont su, jusqu’à maintenant du moins, résister à l’hégémonie américaine sont abordés. Les productions culturelles chinoises, japonaises, coréennes, indiennes, européennes, turques, arabes, latinos et africaines sont discutées. Cette partie aborde le cinéma, mais aussi la musique, la littérature, les mangas et l’information. C’est un vaste panorama de la production culturelles et informatives (le soft power) qui se déploie ici.
Martel conclut son ouvrage par une longue conclusion synthétisant les points importants de sa démonstration et ouvrant des perspectives d’avenirs et un questionnements sur le rôle d’Internet, de la dématérialisation et de la démographie dans le future de cette géographie culturelle globale.
Mainstream est un ouvrage très intéressant et complet qui offre une réflexion globale sur les productions culturelles d’aujourd’hui. Très instructifs !

The Painted Boy

Jay, un ado américain d’origine chinoise, quitte Chicago pour se rendre à Santo Del Vado Viejo en Arizona. Il quitte sa famille, et surtout son autoritaire grand-mère, en quette de lui même et du sens à donner à sa vie. En effet, depuis ses onze ans, Jay à un tatouage de dragon qui est apparue sur son dos. Son chemin le mènera dans la communauté latino de la ville et à s’opposer aux gangs qui la gangrènent. Mais Jay n’est pas un ado ordinaire, c’est un dragon. Cette puissante famille d’esprits veillent sur un lieu et ses habitants. Jay ferra donc l’apprentissage de la vie adulte et l’apprentissage du monde spirituel. Il croisera ainsi de nombreux esprits animaux vivant parmi les hommes avant de trouver sa place.

The Painted Boy reprend tout les éléments qui font des romans de De Lint une réussite : l’apprentissage, les esprits animaux, le mélange de différents mythes et légendes dans le melting pot américain, le monde des esprits, la musique comme force de vie, etc.. Dans ce sens, The Painted Boy est un bon roman agréable à lire et qui tourne bien. Maintenant, il m’a quand même un peu laissé sur ma faim. Ceci pour deux raisons : la première est qu’au final aucuns des éléments utilisés dans ce roman n’est foncièrement nouveau pour qui a déjà lu un peu De Lint. Deuxièmement, j’ai eu un peu l’impression de m’être tromper sur la marchandise. En effet, j’attendais un roman utilisant les particularités des traditions chinoises et asiatiques; je me suis en fait trouver à lire un roman où ses traditions tenaient la seconde place et où les traditions amérindiens et latinos tenaient, une fois de plus, le  haut du pavé. Ce n’est pas que ce n’est pas bien, c’est juste que ce n’est pas nouveau chez l’auteur.

Comment se débarrasser d’un vampire amoureux

Dans la tradition de la Bit-Lit et dans la pure lignée de Twilight, Comment se débarrasser d’un vampire amoureux est un roman de vampires, de lycée et de jeunes filles en fleure…. Pourquoi le lire me direz-vous, moi que ne suit plus ado et qui n’est jamais été jeune fille ? Et bien, outre le fait que je trouve ce genre de roman intéressant (oui oui), j’avais lu à plusieurs endroit sur le Web qu’il faisait partie du haut du panier. Ce qui est sur c’est qu’il est bien écrit (traduit ?) et agréable à lire.
L’histoire est du Bit-Lit ado pur sucre : Jessica est une ado de dix-sept ans dans une petite ville rurale des États-Unis. Adoptée en Roumanie par ses parents tri-classé agricultures bio/végétariens/anthropologues, elle vit la vie normal d’une ado normale dans une petite ville normale. Jusqu’au jour où débarque le ténébreux (et beau et arrogant) Lucius Vladescu qui prétend être un vampire et promis en épousailles à Jessica afin de mettre fin à une guerre entre famille vampirique. Bien sur pour Jessica ce ne sont que des fadaises … parce que ce sont des fadaises n’est-ce pas ?
Tentant dans un premier temps de se débarrasser de ce prétendant gênant (même si des papillons volent dans son ventre parfois en étant prés de lui), c’est lorsque ce dernier laisse tombé et sort avec la pouf du lycée que Jessica se rend compte de son charme. Si l’histoire est bien construite et comprends quelques rebondissement sympathique, le lecteur ne peut ignorer la métaphore sexuelle filée du vampire : la jeune vampire ne le deviendra vraiment qu’au moment où elle sera mordu par un vampire…. Si le côté « découverte de la sexualité » est beaucoup plus direct que dans Twilight, je ne peux m’empêcher de trouver le roman emprunt d’un machisme assez désagréable : c’est le vampire qui fait la vampire, c’est Lucius qui sait, c’est Jessica qui tombe, malgré elle, dans ses filets, etc.
Si ce n’est ce gros bémols, j’ai pris plaisir à lire un roman bien écrit, vite lue et qui devrait plaire aux ados friandes de vampires,

Dernières nouvelles de la terre…

Je suis toujours un peu méfiant avant de débuter la lecture d’une nouvelle de Bordage; autant ses romans sont en général bien écrit et mené, je trouve ces nouvelles souvent un bon cran en dessous. Dernières nouvelles de la terre… réuni ses nouvelles publiées ces dernières années. Et bonne surprise, je les ai trouvées bien meilleurs que celles que j’avais lu par le passé.
La plupart des nouvelles de ce recueil propose des visions du futur de la Terre. Des futurs où les idéologies, les désastres écologiques, la technologies ont détruit ou abimé l’humanité. Quelques nouvelles traitent également du voyage dans le temps ou de la dispersion de l’humanité dans l’espace.
Si aucune nouvelle du recueil ne sort particulièrement du lot, elles sont toutes de bonne facture et propose d’intéressantes visions des futurs possibles.

Le trône d’ébène

Cela fait déjà pas mal de temps que je voulais lire un roman de Thomas Day, les nouvelles de cet auteur que j’avais pu lire étaient toutes plutôt bien écrites j’étais curieux. Bien m’en a pris ! Le trône d’ébène, prix Imaginales 2008, est un roman historique teinté de fantastique, ou plutôt un roman fantastique teinté d’historique.

Il narre la vie et les exploits de Chaka, roi des Zoulous qui se tailla, dans la première moitié du dix-neuvième siècle, un Empire avant d’être trahi par les siens et de rentrer dans la légende. Le trône d’ébène débute ainsi par le récit de sa naissance, pour se poursuivre par son entrée dans l’âge adulte, le sommet de sa gloire et sa déchéance. Des touches de fantastiques (une sorcière, une prophétie, des dieux africains) émaillent le récit sans jamais le surcharger. Des Européens (Portugais et Anglais) sont également présents à divers moments.

Au final, Le trône d’ébène est une belle histoire africaine, bien écrite, bien menée et sans longueurs. Sans aucuns doutes, je lirai d’autre récit de l’auteur.