La Fraternité du Panca IV : Soeur Onden

Que dire du quatrième, sur cinq, tome (après Frère Ewen, Sœur Ynolde et Frère Kalkin) de la Fraternité du Panca ? Pierre Bordage fait du Pierre Bordage :

C’est donc du Space opera bien écrit, avec du voyage (plus vite, toujours plus vite), du dépaysement et de l’exotisme (mais moins que dans les trois tomes précédents). La quatrième sœur embarque donc, aussi, pour un voyage à l’autre bout de la galaxie à la recherche du cinquième chainon afin de reconstituer la chaîne quinte capable de sauver l’humanité de l’extinction. Elle affronte en chemin des ennemis du Panca, voie sa résolution testée et finit par trouver le dernier maillon de la chaine. Parallèlement on suit l’odysée d’un jeune garçon propulsé dans des couloirs temporels et de deux mercenaires chargés de découvrir la localisation des chefs de la Fraternité (on finit d’ailleurs par en apprendre un peu plus sur ces derniers).

Les grands thèmes sont également toujours de la partie : dispersion de l’humanité, fois dans la vie/l’univers/le hasard/l’être humaine, liens entre les branches de l’humanité, menace globale, etc. Au final un roman sympathique, mais même si le plaisir de la lecture est là, mon intérêt commence à fléchir un peu. La même chose sur quatre (bientôt sur cinq ?) tomes,. même bien écrit et divertissant cela lasse au bout d’un moment. Je dois dire que j’aurais apprécier un changement dans le « copié / collé », l’arrivée d’une surprise. Mais là non. Je lirais le prochain, mais deux ou trois tomes auraient sans doute était suffisent pour raconter cette histoire.

Under Heaven

Il y a une dizaine d’années, alléché par de nombreuses critiques positives lues ici ou là, j’avais tenté de lire la trilogie de la Tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay. A ma grande surprise, j’y avais trouvé une repompée de Tolkien et une écriture (du moins dans la traduction française) horrible. Pour dire je n’étais pas allé au bout du premier tome. J’avais donc catalogué Gavriel Kay comme un tâcheron de la Fantasy peu digne de mon intérêt.
C’était sans compté le temps qui passe et le fait que je continuais à lire sur le Net de nombreuses bonnes critiques de ses ouvrages. C’est donc avec une certaine appréhension que j’acquis la version audio de son dernier roman Under Heaven. Bien m’en pris car celui-ci est excellent.
Dans un monde, légèrement fantastique, inspiré de la Chine des Tangs (l’Empire de Kitai), Shen Tai, le second fils d’un général défunt, termine sa période de deuil de deux ans dans la solitude d’un lac de montagne où, pour honorer la mémoire de son père, il a passé les deux dernières années a y enterrer les morts de la dernière guerre entre Kitai et le royaume voisin de Tagor. Alors qu’il est sur le point de quitter les lieux deux événements vont boulverser le reste de sa vie : une tentative d’assassinat et le cadeau de 250 chevaux de la part de la reine de Tagor. Les chevaux tagoriens étant extrêmement réputé ce cadeau, en plus de le rendre riche, le place de facto dans une position importante dans les intrigues politiques qui agitent la cour de Kitai. Le reste du roman décrit le retour de Shen Tai à la civilisation et les conséquences de cet improbable cadeau sur sa vie et sur l’Empire.
Il y a dans ce roman de l’aventures, des intrigues politiques, de la romance. Il est bien écrit et extrêmement bien lu. C’est un vraie réussite et, pour moi du moins, une excellente surprise qui me donne envie de me pencher sur le reste de la production de Guy Gavriel Kay.

Elric : Les buveurs d’âme

Elric : les buveurs d’âme est un roman inédit de la saga d’Elric le nécromancien. Basée sur une nouvelle de Moorcock, mais étendue par Fabrice Colin, le roman est un inédit paru, pour le moment du moins, uniquement en français. L’histoire qui y est relatée se déroule peu après qu’Elric ait vu le Livre des Dieux Morts se désagrégé dans ces mains. Il fait alors le serment de ne plus utiliser stormbringer et l’enferme dans un fourreau spécialement conçu.
Avec son compagnon de route Tristelune, Elric se rend dans une puissante et lointaine cité où l’influence de Melniboné a été quasi inexistante. De là, ils cherchent à rejoindre une cité perdue dans la jungle afin de récupérer une fleure qui ne fleurit qu’une fois par siècle et qui serait susceptible de guérir l’albinos. Évidement rien n’est simple et deux autres trames narratives viennent se greffer à celle d’Elric : celle de deux princesses ,et d’un guerrier melnibonéen cousin d’Elric, qui cherche leur père disparu dans cette même cité, et celle d’un groupe de Melnibonéens cherchant à capturer Elric pour se venger de la chute de l’Empire.
Le récit est agréable à lire et propose un Elric faible et tiraillé par ses remords. Une touche de mythologie centre-américaine vient, de plus, construire une ambiance bien sympathique. Si ce n’est pas un récit indispensable de la sage d’Elric, il n’en reste pas moins qu’Elric : les buveurs d’âme a bien sa place dans le grand cycle créé par Moorcock. Une réussite en somme. 

Victimes et Bourreaux

Troisième anthologie des Imaginales, Victimes et Bourreaux présente des nouvelles de fantasy, mais pas seulement, tournant autour de son titre. Comme souvent dans les anthologies, il y a du très bon et du moins bon; mais globalement le niveau de Victimes et Bourreaux est bon, bien qu’un peu en dessous des deux premières. On y trouve donc, dans l’ordre :

La stratégie de l’araignée de Charlotte Bousquet une histoire d’inspiration africaine pour cette nouvelle narrant les tourments d’une femme accusée de sorcellerie. Mais le bourreau et la victime sont-ils vraiment ceux que l’on croit ? Une très bonne entrée en matière.

Qjörll l’assassin de mIchel Robert propose un western de fantasy où une équipe de chasseurs de prime tente de ramener un assassin à la civilisation alors qu’ils sont poursuivis par la version local des Indiens. C’est épique et très sympa à lire !

Porter dans mes veines l’artefact et l’antidote de Justine Niogret est une nouvelle de science-fiction se déroulant dans un cirque. Narrant à la première personne les tourments d’un cheval végétale et de sa cavalière. Si l’histoire m’a laissé froid, j’ai trouvé à l’écriture et à la narration une poésie envoutante qui rattrape la faiblesse de l’histoire.

Que justice soit faite ! de Maïa Mazaurette plonge le lecteur au moyen age et dans les tourments d’un prêtre devenue fou cherchant la justice des hommes en torturant un survivant de la peste noire. Ce n’est pas la meilleure nouvelle du recueil mais ce n’est pas la pire non plus.

Qui sera le bourreau ? de Pierre Bordage est une intéressante nouvelle de fantasy où un empereur cruel est jugé par ses victimes. Mais sont-elles si blanches que cela ? Une nouvelle fort agréable.

Ton visage est mon cœur de Nathalie Dau propose une réflexion sur la jalousie et l’amour aux travers des yeux d’un nouveau noble. Une fable champêtre bien sympathique également.

Frères d’armes de Jeanne-A Debats est une histoire d’amitié, d’amour et de mort dans une citadelle qui forme des défenseurs du monde qui le protègent contre une invasion venue d’ailleurs. Il se dégage de cette nouvelle un sentiment d’étrangeté pour moi tant le monde décrit est étrange et peu décrit (le format imposant ce là). Une lecture sympathique mais « étrange » pour moi.

Désolation de Jean-Philippe Jaworski est pour moi la meilleure nouvelle du recueil ! Une histoire de nains et de gnomes se rendant dans une cité abandonnée habitée par un dragon… à moins qu’un lourd secret se cache dans ses murs. Un excellent récit du Vieux Royaumes.

Le deuxième œil de Sam Nell est un récit « boudhisant » où une jeune femme cherche la sagesse auprès d’un boudha en devenir. Sauf que celui-ci est un cyclope et qu’il lutte un combat contre les élèments. Une nouvelle sympathique mais le mélange fantasy et exotisme prend assez mal.

Au-delà des murs de Lionel Davoust est une nouvelle qui me laisse un sentiment mitigé. Présentant la réhabilitation d’un soldat ayant perdu la mémoire dans un monde magico-steampunk. Elle m’a semblé vaine durant quasiment toute sa lecture jusqu’à la chute final très bien trouvée. Mitigé je suis donc.

Le démon de mémoire de Paul Beorn ne m’a pas accrochée. Elle m’a si peu accrochée que je l’ai laissé tombée après quelques pages. Peut-être un effet de la lecture des deux précédentes nouvelles qui m’ont peu enclin à persevéré ?

Mazabaleh de Xavier Mauméjean est un récit biblique de Dieu et du Diable jouant (surtout Dieu) pour tester la foi de la création. Très sympathique et orignal.