Katabasis de R. F. Kuang

Lorsque le professeur Jacob Grimes de Cambridge décède, « sa » doctorante, Alice Law, voit sa carrière et ses rêves de réussites académiques être mis en danger. Elle qui a tous sacrifié pour étudié la magie avec l’un des professeurs les plus reconnus de la discipline ne voit plus d’issus.

Elle décide donc, après plusieurs mois de recherche, de se rendre aux Enfers afin de ramener le professeur à la vie. Sa quête se complique, lorsque l’autre doctorant de Grimes, arrivé aux mêmes conclusions, se joint à la ballade…

Katabasis est un roman de « Dark Academia » qui sous couvert de magie et de voyage aux enfers, propose une critique / image féroce et au vitriole du monde académique, de ses obsessions et des relations parfois malsaines entre les professeurs, doctorants et étudiants.

Le roman est bien écrit, agréable à lire; une vrai réussite.

The Warm Hands of God de Katherine Arden

Se déroulant durant la Grande Guerre, The Warm Hands of God de Katherine Arden suit Laura Iven, une canadienne qui a exercé comme nurse durant une partie du conflit. De retour à Halifax, elle doit faire face à une accident qui endeuille la vie et la prive de ses parents. Quand, peux de temps après, elle reçoit l’uniforme de son frère sans explications et sans savoir s’il est vivant ou mort, elle prend la décision de retourner en Europe afin de retrouver son frère.

Débute alors une quête qui s’apparente à un retour au front : un hôpital privé soignant des militaire. Mais surtout une quête surnaturelle tournant autour d’un mystérieux violoniste et son auberge itinérante où les rêves semblent, brièvement, devenir réel.

The Warm Hands of God est une histoire de guerre et une histoire de pacte avec le diable. Le roman est très bien écrit et rend bien l’ambiance semi-tragique et mélancolique de combats qui semblent sans fins. Mais à côté de l’écriture et de l’ambiance, je dois admette que je me suis souvent un peu ennuyé durant mon audio-lecture.

Une Valse pour les Grotesques de Guillaume Chamanadjian

Dans la petite ville universitaire de Schattengau la vie s’écoule paisiblement malgré les rumeurs que le roi de France a envoyé le général Bonaparte pour préparer la guerre en Europe.

Johann von Capriccio est étudiant en médecine et ciroplaste, lorsqu’il est enlevé afin d’examiner le fils du margrave de la ville, un faune, sa vie bascule et débute alors une aventure, accompagné d’une mercenaire responsable de son enlèvement et de l’apprentie d’une mage, qui va révéler les secrets de l’existence de Schattengau une ville hors du temps où les statuts de grotesques, des créatures toutes droit sortie des mythes, sont les gardienne d’une fable.

Une Valse pour les Grotesques de Guillaume Chamanadjian est un roman très bien écrit et passionnant qui interroge les liens entre réalités et fictions.

When we were real de Daryl Gregory

Le monde est une simulation, cela fait maintenant quelques années que cela a été prouvé. Il y a d’ailleurs de nombreuses anomalies qui défient les lois de la physique et qui sont des preuves vivantes de cela.

C’est dans ce contexte que When we were real invite le lecteur à suivre un tour organisé d’une semaine qui fait le tour des anomalies (Impossibles) présentes sur le territoire étatsuniens. Plusieurs personnages participent au tour auquel va s’ajouter une fugitive qui détient des informations sensible sur les plans du gouvernement américain et peut-être même sur la simulation elle-même.

When we were real est un très bon roman qui mélange une réflexion sur la réalité, un mystère policier, des personnages haut en couleurs avec une écriture maitrisée et pleine d’humour.

Where the Axe Is Buried de Ray Nayler

Quelque part dans le futur, la plupart des gouvernements occidentaux ont été remplacé par une IA qui permet une rationalisation de la gouvernance. A l’est de l’Europe, une Fédération autoritaire utilise la surveillance de masse pour contrôler sa population et un président qui est régulièrement remplacé par une version plus jeune de lui même (son esprit étant téléchargé dans un nouveau corps).

C’est le contexte de Where the Axe Is Buried de Ray Nayler, un roman qui suit plusieurs personnage pris dans les mailles de mouvements révolutionnaires qui cherchent à libérer la population; en Occident de la rationalisation permis par les intelligences artificielles, et en Orient d’un régime totalitaire.

De là un roman plurielle qui décrit plusieurs trajectoire de vie qui vont être instrumental pour mettre en place les changements révolutionnaires.

Where the Axe Is Buried est un roman bien écrit, captivant qui montre comment des citoyens peuvent être des rouages du changement tout en étant pris dans une réalité complexe. Comme cela semble être une marque de fabrique de Nayler, le roman se termine sans épilogue ni fin définie, mais ici de manière néanmoins satisfesante.

Une vie de saint de Christophe Siébert

Une vie de saint est à la fois l’histoire, inspirée, notamment, de Raspoutine, de Nikolaï et de la ville fictive de Mertvecgorod durant l’époque soviétique et de la fin du XXe sicèle.

Mertvecgorod est une cité et république post-soviétique dont Siébert écrit l’histoire dans de nombreux textes. C’est une ville corrompue et sale où il ne fait pas bon vivre.

Dans Une vie de saint, Siébert racontre la vie de Nikolaï tour à tour gourou, puissant de Mertvecgorod, révolutionnaire et terroriste. L’ouvrage est conséquent et regroupe plusieurs points de vu sur le personnage complexe de Nikolaï. Je trouve d’ailleurs difficile de résumer l’ouvrage tant il est dense.

Donc que dire ? Ici le lecteur trouvera, dans une écriture maitrisée, la vie d’un mystique, de l’ésotérisme avec l’origine occulte du pouvoir des dirigeants de la ville (dont l’ascension et la chute est ici présentée également). Mais le lecteur trouvera également du sang, de la torture, du sexes, des scènes crues et cruelles, Une vie de saint n’est pas un roman pour les âmes sensibles.

Arrivé au terme de ma lecture, ais-je aimé ce texte ? Probablement pas. Il est fascinant et bien écrit, mais long, très long; et surtout sombre, très très sombres, beaucoup trop sombre à mon goût. Les virées dans les noirs tréfonds de l’esprit humain et de ses vices peuvent être intéressante, ici je trouve la balade trop sombre, presque putassière, malgré les qualités d’écritures et de construction du récit. Je ne sais pas si je revisiterai Mertvecgorod tant la ville est sale et déprimante.

In Universes de Emeth North

Dans In Universes, Emeth North explore les vies de Raffi une physicienne qui travail à au nettoyage d’image de l’univers profond.

De sa vie de physicienne, le roman dérive rapidement sur ce qui se serait passé si Raffi avait socialisé, plus jeune, avec Britt, une artiste queer. De là, chaque chapitre propose une itération possible de la vie de Raffi dans des univers parallèles qui s’éloignent de plus en plus du notre (avec une apocalypse, de la science-fiction et même une dose de fantastique/fantasy).

Chaque chapitre est l’occasion de proposer un moment de vie et une réflexion sur nos choix et sur ce qu’il adviendrait si l’on osait aller contre les normes.

In Universes est un sympathique roman que j’ai pris plaisir à audio-lire.

The City in Glass de Nghi Vo

The City in Glass de Nghi Vo suit le démon Vitrine qui veille sur la cité de Azril, sa cité qu’elle aime et guide. Lorsque des anges descendent sur la ville et la réduisent en ruines fumantes, Azril maudit un des anges et débute une longue période de deuil.

Mais le temps efface les blessures et les hommes reviennent sur le site de Azril pour reconstruire, peu à peu, une nouvelle cité sur laquelle Vitrine, et l’ange maudit dont elle se rapproche, va pouvoir veiller.

The City in Glass expose l’histoire d’une cité et des ses habitants sous une forme fascinante. J’ai, je l’admet, pour ce genre d’histoire qui dépeigne le destin d’une cité ou d’un quartier sur une longue période de temps. Ce roman de Nghi Vo avait donc tous pour me plaire; et il m’a enchanté.

La Lance de Peretur de Nicola Griffith

Spear, La lance de Peretur dans sa traduction française, est un roman sur le mythe arthurien de Nicola Griffith.

Le roman met en scène une mystérieuse jeune femme, Peretur, élevée en ermite par sa mère qui semble détenir le graal, qui se lance à l’aventure dans le but de devenir chevalier et intégré les compagnon de Arthur à la cour de Caer Leon. Relecture de l’histoire de Perceval, le roman met en avant les mythes anciens plus tôt que les mythes chrétiens.

Convoquant la sorcière Nimue et plusieurs chevaliers des mythes arthuriens, le roman propose une quête du graal où il ne s’agit pas tant de retrouver le mythique objet mais de le mettre à l’abris de la convoitise des hommes. Avec des personnages féminins forts, une histoire d’amour et de l’aventure, Spear est un excellent roman.

Death of the Author de Nnedi Okorafor

Audio-lu en anglais, la traduction française disponible sous peu (mi-mars 2025), Death of the Author de Nnedi Okorafor est un excellent roman aux problématiques multiples : identité, art, création, handicap, choix de vie, etc.

Zelu est américo-nigérienne, suite à un accident, à l’âge de douze ans, elle est en chaise roulante, enseignante d’écriture elle cherche à publier son premier roman. Mais Zelu est aussi férocement indépendante et, souvent, le « vilain petit canard » de sa famille. Lorsqu’elle publie un roman de science-fiction, Rusted Robots, qui devient un bestseller, Zelu devient à la fois riche et célèbre. De là, le roman déroule la vie de Zelu faite de doutes mais aussi de réalisations personnelles. Et en parallèle, le lecteur découvre Rusted Robots dont l’histoire (l’humanité a disparue et les robots ont hérité de la Terre) fait écho à la vie de Zelu.

Death of the Author est un excellent roman; à mon avis, à ce jour, le meilleur publié par Okorafor. Il réserve des surprises jusqu’au dernières pages qui redéfinissent presque tous le roman.