Last Year

Dernier roman en date de Robert Charles Wilson, Last Year se déroule aux Etats-Unis à le fin du XIXe siècle. Cette version de notre monde est identique au notre, à l’exception qu’une technologie développée au XXIe siècle (à notre époque quoi) a permis le contact avec une version parallèle de notre passé.

Le XIXe siècle de Last Year est ainsi utilisé comme parc d’attraction où des touristes venus du futur viennent faire des safaris pour découvrir le passé. Parallèlement à cela, le complexe connus sous le nom de « City of Futurity » propose, contre des valeurs en métaux précieux, des visites aux locaux afin d’avoir un avant goût du « futur ».

C’est pour la « City of Futurity » que Jesse Cullum travaille. Local il a été parmi les premières personnes engagées par les visiteurs du futur. Travaillant à la sécurité, il sauve le président Ulysses S. Grant d’une tentative d’assassinat lors de sa visite. L’arme en main de l’agresseur étant un glock qui vient clairement de l’autre côté du miroir (le dispositif qui connecte sa réalité à la réalité du futur), Jesse est chargée, avec Elizabeth, une agente de sécurité de notre époque, de découvrir comment cette arme a été vendue à un local.

Après cette première enquête, le lecteur suit Jesse Cullum dans sa vie d’employé. La « City of Futurity » devant fermer au bout de cinq ans (et des technologies venues du futur transmise aux locaux à ce moment là), la durée de son emploie à une date de fin. Alors qu’elle s’approche, il sera amené à recherche des « runners », des personnes venues du futur qui ont décidé de resté dans le passé et à qui il faut proposer une possibilité de rentrer chez eux avant que le lien soit rompu.

Finalement, retournant à San Francisco, sa ville natale, Jesse sera amené à mener une mission bien particulière pour son patron et devra faire face à son passé mouvementé….

La version audio VO est lu de très belle manière par Scott Brick, un lecteur dont j’apprécie particulièrement les lectures.

Last Year est un roman bien écrit et agréable à lire qui est avant tous une histoire centrée sur le personnage de Jesse Cullum. Ses tribulations sont également l’occasion d’en apprendre d’avantage sur le choc que consiste la rencontre de deux groupes venant de deux époques différentes (« le passé est un autre pays), l’origine de la technologie qui permet de voyager « dans le passé » et les tenants étiques et moraux de cette dernière.

The Affinities

Dernier roman de Robert Charles Wilson, The Affinities se déroule dans notre futur proche et couvre, en trois parties durant une quinzaine d’année, l’apparition et l’évolution d’un nouveau type de communautés : les Affinities.
L’essore de la teleodynamique, science qui vise à étudier la manière dont les individus coopèrent, et le développement d’algorithmes de test qui permettent de classer une partie des individus dans l’un des vingt-deux groupes (affinities) identifiés. Utilisé par une société qui possède les brevets des algorithmes, cela permet de créer des groupes de rencontres et d’entre-aide où les membres ont la garantit d’être compris et acceptés par les autres.
Adam Fisk est un étudiant en graphisme, originaire de New York et ayant une famille avec qui il entretient des relations compliquées, à Toronto qui décide de passer le test. Assigné à la communauté Tau (une des plus larges) il va rencontrer des gens avec qui il se sent bien et surtout compris. Durant les années qui suivent, il aura l’occasion de se trouver au bonne endroit pour voir comment ces communautés d’un nouveau genre vont évoluer.
Car en effet, les affinities vont assez rapidement rentrer en compétition : avec les gouvernements (dans le roman principalement le gouvernement américain car elle forme des communauté supranationale dont les membres ressentent un très fort sens d’appartenance et d’entraide, avec la société privée qui a les droits sur les algorithmes de testes afin de pouvoir gagner leurs indépendance, avec la part importante de la population qui n’a pas été testée ou/et qui ne peut pas être classée dans un des vingt-deux groupes.
L’expérience des affinities va ainsi évoluer de simples communautés proches de ce que l’ont peut trouvé aujourd’hui sur le Net, à groupes de pressions et de soutient, à une forme d’état dans l’étant. Cette évolution se fait de plus sous fond de tensions croissantes entre le Pakistan et l’Inde qui menace de faire sombre le monde dans le chaos.
Wilson propose une évolution intéressante des communautés virtuels dans un roman bien écrit et très agréable à lire. Il propose une point de vu centré sur l’évolution d’un personnage ce qui donne au roman une très forte dimension humaine qui occulte peut-être parfois un peu une vision plus globale de l’évolution des affinities. Si je peux avoir des réserves sur cet excellent roman, elles se situeraient sur son américano-centrisme, sur l’exploration en détail que d’une seule affinity et sur un sentiment que le roman aurait pu déboucher sur quelque chose de plus ambitieux (mais alors beaucoup plus long ce qui aurait sans doute fait perdre de la qualité à l’ensemble).

Burning Paradise

Dernier roman de Robert Charles Wilson, Burning Paradise est une uchronie SF et un road movie. L’histoire se déroule de nos jours aux États-Unis. Sauf que dans ce monde, il existe une couche supplémentaire à l’atmosphère terrestre : la radiosphère. Cette couche à comme propriété de faire rebondir les ondes radios et de permettre ainsi une communication facilitée sur la planète; nul besoin, par exemple, de satellites de communication ou d’antennes relais.
Mais ce que la quasi totalité de la planète ignore c’est que cette couche abrite une forme de vie extraterrestre parasitaire, fonctionnant comme des colonies d’insectes, et qui modifie subtilement le contenu des messages radios afin de manipuler l’histoire humaine vers une plus grande stabilité. La première guerre mondiale fut ainsi également la dernière, et la planète vit une ère de relative stabilité et de paix.
Un groupe de scientifiques, réunis sous la bannière du société de correspondance, à découvert la vérité et étudie discrétement la radiosphère et la vie qu’elle habite. Enfin étudiait, car en 2007 elle a été victime d’une vague d’assassinat perpétrée par des sim(ulacrums), des êtres humains en apparence et comportement, qui sont en fait parasité par l’hyper-colonie (la forme de vie qui réside dans la radiosphère). Depuis les survivants de l’attaque et leurs descendants se cachent.
C’est dans ce contexte qu’une adolescente, survivante, contrairement à ses parents, de l’attaque de 2007, vivant avec son jeune frère de 10 ans et sa tente, voit un sim se faire écraser sous ses fenêtres. Redoutant une attaque, elle se rend avec son frère, sa tante n’est pas là ce soir là, chez le membre de la société le plus proche : Léo Beck, un jeune comme elle survivant des attaques qui est, ce soir là, avec sa petite-amie. Les quatre jeunes partent pour une des maisons du père de Léo, un brillant scientifique parano, rare survivant de 2007. S’en suit un road movie qui les fera traverser tous le continent américain et peut-être trouver un moyen de libérer la Terre de l’influence de l’hyper-colonie.
En parallèle on suit la tante et l’oncle de l’ado qui tentent de les retrouver. L’oncle ayant reçut aussi la visite de sims, mais le premier à arriver lui a fait part d’un conflit dans la radiosphère entre l’hyper-colonie et un parasite….
Burning Paradise est un bon roman, bien écrit et bien mené. La version audio est agréable a écouté. Ceci étant dit j’ai quand même été un peu déçu par ce roman. J’ai peu lu Robert Charles Wilson, mais ce que j’ai lu de lui et les Web m’ont brossé le portrait d’un auteur proposant des textes ambitieux aux thématiques fortes. Hors Burning Paradise n’est ni ambitieux, ni révolutionnaire dans son histoire. C’est un très bon roman, court, et agréable à lire, mais sans plus. Je m’attendais en fait à autre chose qu’un roman que l’on peu qualifié de New Adult (un genre dont j’ignorai jusqu’à peu l’existence).
Au final une lecture qui m’a un peu déçue, mais un roman qui est  néanmoins excellent dans son genre.

Julian

Julian, tel que traduit en français chez Lune d’Encre, ou Julian Comstock: A Story of 22ndCentury America de son titre anglais est un roman de Robert Charles Wilson se déroulant aux États-Unis à la fin du vingt-deuxième siècle.
La civilisation comme nous la connaissons aujourd’hui est connu comme l’âge efflorescent du pétrole. De manière générale, la technologie a régressé au niveau de celle du XIXe siècle, la présidence des États-Unis est proche du fonctionnement de la Rome Impériale, la société est stratifiée avec au sommet une aristocratie marchande puissante, la religion est très présente sous la forme du Dominion une organisation qui a un énorme pouvoir et qui a escamoté tous les témoins de l’histoire passée.
C’est dans ce contexte que Julian narre, par la voix d’Adam Hazzard la vie et les exploits de Julian Comstock, le neveu du président. Esprit libre aux idées dangereuses selon le Dominion et dont la vie est menacée par son propre oncle. Le roman narre comment Julian et Adam sont recrutés dans l’armée, sous une fausse identité, participent à des combats, deviennent des héros et comment, enfin, Julian devient le nouveau président avant de chuter.
Julian n’est vraiment un roman d’anticipation et de réflexion sur un futur possible, mais un roman d’aventure  avec des campagnes militaires et de l’action. Le roman contient quand même des réflexions sur un futur possible mais plus comme une toile de fond que comme un contenu central au roman.
La voix lisant le roman, l’ayant écouté comme roman audio, est plaisante et agréable. J’ai apprécié le roman qui est bien écrit et très très sympa. Je me pose juste la question de savoir si une lecture « classique » ne m’aurait pas donné l’impression de quelques longueurs. Il manque également peut-être une réflexion critique sur le devenir de nos sociétés, il s’agit en effet avant tous d’un roman d’aventure.
Lu dans le cadre du challenge fin du monde