Reines et Dragons

Reines et Dragons est l’anthologie, 2012, du festival des Imaginales. Su le thème des reines et des dragons, Lionel Davoust & Sylvie Miller ont sélectionné un ensemble de textes de fantasy qui sont, dans l’ensemble, de bonne facture.
« Le Dit du Drégonjon et de son Elfrie » de Chantal Robillard est un conte (une fable ?) formellement très intéressante, sur la domination masculine. Sur le fond, j’avoue avoir été un peu déçu par une histoire qui m’est un peu passé au dessus…
« Chuchoteurs du dragon » de Thomas Geha se déroule dans un royaume où un dragon choisit, via une marque, deux monarques. La reine actuelle, par amour, va chercher à comprendre ce que cache la caste qui veille sur la volonté du dragon. Elle découvrira un dangereux secret. Une nouvelle classique que j’ai pris plaisir à lire.
« Ophëa » d’Adrien Thomas narre le défis d’une Reine, veuve à cause d’un dragon, lancé à la noblesse : elle épousera celui qui vengera son époux. Un savoureux twist final change la perspective sur la situation initiale.
« Au cœur du Dragon » d’Anne Fakhouri se déroule en des montagnes où une caste de grimpeurs va chercher dans les pics les pierres précieuses se trouvant dans les nids des dragons. Le lecteur suit l’initiation de deux jeunes gens (dont l’un à une origine mystérieuse). Une nouvelle fort sympathique qui m’a fait penser au film Dragon, bien que j’aurai aimé en savoir plus sur les « origines mystérieuses ».
« Achab était amoureux » de Justine Niogret est une nouvelle étrange que j’ai pas du tous aimé…
« Morflam » de Pierre Bordage voit une reine devoir affronter un dragon qui se trouve être le miroir de sa manière de régner. Convenu, mais bien écrit.
« Azr’Khila » de Charlotte Bousquet est un superbe texte sur une vengeance de la part d’une vielle femme dont la tribu nomade a été massacré par des pillards urbains. Le texte, d’ambiance africaine (ais-je trouvé), est violent et très fort (surtout la fin qui vient comme un coup de poing).
Autre bon texte du recueil, « Où vont les Reines » de Vincent Gessler se déroule dans un royaume dont la reine se rend chaque année dans les montagnes afin d’affronter les dragons. La princesse, tombée enceinte d’un officier de la garde, doit s’y rendre à son tour. Un texte qui commence comme une fable guerrière et qui se termine par être une histoire de femme et de maternité.
« Le Monstre de Westerham » de Erik Wietzel narre comment un jeune dragon part à la recherche des hommes afin de ramener un trophée et finit par se lié d’amitié avec une reine cherchant à reconquérir son royaume. Une nouvelle qui aurait pu être une histoire d’amitié mais qui, au final, ne l’est pas vraiment.
« Under a Lilac Tree » de Matthieu Gaborit est l’autre texte dont j’ai le sentiment d’être passé à côté. Une histoire de Urban Fantasy où une femme s’occupe d’un monde magique assez poétique et part à la recherche du dragon pour l’aider à survivre à ses rêves…
« Cet œil brillant qui la fixait » de Nathalie Dau est un très bon texte qui narre comment les cadeaux de soleil et de la lune ont été utilisé par deux peuples afin de se faire la guerre. Mais quand une jeune princesse est sélectionnée pour devenir la Créature qui défend l’un des royaumes, les choses vont changer. Une histoire avant tous romantique et tragique.
« Les Sœurs de la Tarasque » de Mélanie Fazi est une des autres bonnes nouvelles du recueil. Sur une île, à l’époque contemporaine, des jeunes filles sont marquées et préparées dans une école spéciale afin eue l’une d’entre elle serve d’épouse au dragon. la narratrice est une de ses jeunes filles qui doute et qui est plus attirée par l’une de ses camarades que par le dragon. Alors quand cette dernière est choisie par le dragon, elle devient curieuse. La fin m’a laissé sur ma faim et j’avoue espérer pouvoir lire à nouveau un texte se déroulant dans le même « univers ».
Reines et Dragons est un bon recueil de nouvelle, le seul reproche que je pourrais lui faire est d’avoir un thème assez convenue ce qui se reflète en partie sur les choix d’histoires présentées.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Léviathan La Nuit

Second tome de la trilogie Léviathan (après La Chute et avant Le Pouvoir, à paraitre en 2013), Léviathan La Nuit est une vraie réussite. Il est d’ailleurs difficile de le résumer sans en révéler les secrets. Je vais essayer mais je ne garantis pas une critique « spoilers free », vous voici prévenu !

Suite à son accident, Michael Petersen tente de reprendre une vie normal. Sa famille et ses proches (des membres de l’organisation de mages appelée le Comité) s’activent pour tenter de le maintenir dans une vie médiocre et commune. Mais ils sont bientôt victime d’un assassin les un après les autres… Dans le même temps, un mystérieux mage agissant très subtilement semble vouloir que la vérité sur le passé de Michael lui soit révélé. Un agent du FBI enquête sur les assassinats qui semblent tous plus improbables les uns que les autres, tous cela parce qu’ils influent sur le hasard. La Main Droite (les ennemis du Comité qui sont des mages de la voie de la Main Gauche) rentre également dans la partie.

Si les personnages principales de l’histoire restent encore dans le floue sur le passé de Michael et l’intérêt que lui porte le Comité, les lecteurs découvrent peu à peu un complot visant à tuer de manière définitive un mage ancien et puissant.

Davoust, pour moi, réussi très bien son virage vers les révélations « promises » dans le premier tome; si tous n’est pas encore dit, j’aime beaucoup ce que j’entrevois. Le plus dur est d’attendre la sortie du troisième tome en 2013 !

Léviathan La Chute

Premier roman de la trilogie Léviathan, Léviathan La Chute est un trhiler d’Urban Fantasy dans la lignée de L’échiquier du mal de Dan Simenon, de la BD (hélas arrêtée) Mens Magna, de séries TV comme Le Caméléon ou John Doe.
Michael Petersen est un biologiste marin américain vivant à Los Angeles, marié, père d’un enfant, avec une sœur profondément disfonctionnelle. Ses parents sont morts, alors qu’il était enfant, devant ses yeux lors d’un naufrage; ce qui explique sa peur panique de la mer. Alors que débute le roman, il est sur le point de partir pour une mission scientifique en Antarctique de trois mois et est près à faire face à ses peurs, contre l’avis de sa famille et de ses amis.
Mais voila, la vie de Michael n’est pas ce qu’il croit, une puissante organisation, Le Comité, composée de mages (des humains arrivant à transcender leur condition humaine) organise et contrôle sa vie. Pour des raisons obscures, cette organisation ne souhaite pas que Michael fasse face à ses démons et se rende en Antarctique.
Le roman est consacré au voyage de Michael et à la découverte de l’organisation qu’est Le Comité ainsi que ses secrets. Ce premier tome est excellent et est difficile à lâcher. L’ambiance de conspiration et de découverte d’anciens secrets est très bien rendue. Léviathan La Chute est une vraie réussite ! La question est maintenant, pour moi, de savoir si la suite sera révélé peu à peu des secrets intéressants et cohérents.