River of Stars

Se déroulant près de 400 ans après Under Heaven, River of Stars se déroule dans l’Empire de Kitai (une Chine quasi historique avec un soupçon de fantastique).
L’Empire a perdu une province face aux tribus des steppes il y a de cela quelques siècles, ils paient tribu (sous un autre nom) a ses voisins et les noblesses méprisent (et craint) les métiers des armes. Pourtant l’Empire est toujours prospère et voit fleurir les arts. C’est surtout le premier ministre et la court (lieux d’intrigues nombreuses) qui dirigent le pays tant l’Empereur est surtout préoccupé par l’extension et l’amélioration de ses jardins.
C’est dans ce contexte que River of Stars suit la trajectoire de plusieurs personnages jetés face à l’histoire en marche et au tourment et changement qui menace Kitai. Il y un bandit qui deviendra soldat souhaitant restaurer la grandeur de Kitai et récupéré la province perdue; il y a une jeune femme, trop éduquée par son père, qui rentre dans la famille impériale; et puis il y a un premier ministre vieillissant et un poète exilé. La trajectoire de ses personnages (surtout les deux premiers, figures centrales du récit) vont se croiser et se recroiser dans cette fresque s’étendant durant plusieurs décennies.
 Guy Gavriel Kay livre un roman riche et prenant où le monde ne vit pas que pour les personnages et où le souffle de l’histoire peut balayer les ambitions les plus grandes et purs. Le narrateur, le même que pour Under Heaven, est excellent et renforce l’attrait du récit. Le seul, léger, bémol que je pourrais faire est le manque d’une accroche claire pour lancer l’histoire (mais il faut dire que celle de Under Heaven reste une des meilleurs que j’ai pu lire).

Under Heaven

Il y a une dizaine d’années, alléché par de nombreuses critiques positives lues ici ou là, j’avais tenté de lire la trilogie de la Tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay. A ma grande surprise, j’y avais trouvé une repompée de Tolkien et une écriture (du moins dans la traduction française) horrible. Pour dire je n’étais pas allé au bout du premier tome. J’avais donc catalogué Gavriel Kay comme un tâcheron de la Fantasy peu digne de mon intérêt.
C’était sans compté le temps qui passe et le fait que je continuais à lire sur le Net de nombreuses bonnes critiques de ses ouvrages. C’est donc avec une certaine appréhension que j’acquis la version audio de son dernier roman Under Heaven. Bien m’en pris car celui-ci est excellent.
Dans un monde, légèrement fantastique, inspiré de la Chine des Tangs (l’Empire de Kitai), Shen Tai, le second fils d’un général défunt, termine sa période de deuil de deux ans dans la solitude d’un lac de montagne où, pour honorer la mémoire de son père, il a passé les deux dernières années a y enterrer les morts de la dernière guerre entre Kitai et le royaume voisin de Tagor. Alors qu’il est sur le point de quitter les lieux deux événements vont boulverser le reste de sa vie : une tentative d’assassinat et le cadeau de 250 chevaux de la part de la reine de Tagor. Les chevaux tagoriens étant extrêmement réputé ce cadeau, en plus de le rendre riche, le place de facto dans une position importante dans les intrigues politiques qui agitent la cour de Kitai. Le reste du roman décrit le retour de Shen Tai à la civilisation et les conséquences de cet improbable cadeau sur sa vie et sur l’Empire.
Il y a dans ce roman de l’aventures, des intrigues politiques, de la romance. Il est bien écrit et extrêmement bien lu. C’est un vraie réussite et, pour moi du moins, une excellente surprise qui me donne envie de me pencher sur le reste de la production de Guy Gavriel Kay.