De bois et de ruines

Dernier tome de la tétralogie de Sylvo Sylvain le détective elfe dans un Paname imaginaire au  croisement de la Fantasy et du Steampunk, De bois et de ruines fait suite à l’excellentissime Confession d’un elfe fumeur de lotus.
Si l’ensemble des pistes narratives et des mystères ouverts dans les tomes précédant trouvent une réponse et une résolution, j’ai trouvé ce dernier volume plus poussif et plus « forcé » que les précédant.
Se déroulant plusieurs mois après le tome précédent, il voit Sylvo Sylvain être tiré de ses rêves enfumés par ses anciens associé. En effet, alors que Paname vit une apocalypse magique et une révolution, une délégation d’elfe venue de la forêt est là afin de tenter de récupérer une elfe dont l’enlèvement les met tous en danger. Sylvo connaissant bien Paname et l’elfe en question étant sa fille, c’est à lui, l’exilé, le paria, que revient la lourde tâche de la retrouver.
S’en suit une course contre la montre dans tous Paname afin de retrouver sa fille. Cette course mènera notre détective et ses associés aux quatre coins de la ville et les ferra se confronté aux mystères et puissances de cette dernière alors que tous se détraque.
De bois et de ruines a un moteur, une course au Macguffin (la fille de Sylvo) qui justifie une balade dans toute la ville. Si le roman conclut de manière assez satisfaisante la série, je regrette un peu une apocalypse et une intrigue qui ne servent qu’à balader les personnages, et le lecteur, d’un lieu à un autre tambour battant et prétexte à une cascade de révélation et de découverte. Pour moi l’apocalypse est de trop dans le paysage.

Il n’en reste pas moins une écriture agréable et une aventure plein de clins d’œil et de révélations qui donnent des réponses et se laisse bien lire.

Confessions d’un elfe fumeur de lotus

Troisième tome des Extraordinaires et fantastiques enquêtes de Sylvo Sylvain, détective privé de Raphaël Albert, Confessions d’un elfe fumeur de lotus est paradoxal à plusieurs niveaux. Déjà, il peut se lire sans problème de manière individuel et sans connaissance des deux premiers tomes, ensuite il ne contient que peu d’éléments caractéristiques de la série : ambiance rurale, pas d’enquête, pas d’ambiance steampunk. En effet, l’auteur emmène le lecteur sur les traces du passé de Sylvo Sylvain (elfe vivant dans la cité de Paname et qui a été exilé de sa forêt elfique).
Sylvo Sylvain est dans une fumerie de lotus et, entre les moments où une vielle asiatique lui prépare une nouvelle pipe, le lotus lui fait revivre son enfances et son entrée dans l’âge adulte. Confessions d’un elfe fumeur de lotus est donc une plongée dans la forêt elfique de Toujours-Verte au moment où celle-ci vis plusieurs crises : elle doit payer tribu aux humains qui sont une menace diffuse mais perpétuelle sur la survie de la forêt, elle doit affronter une époque sans l’elfe médiatrice entre la forêt (comme entité vivante) et les elfes qui l’habitent. C’est dans ce contexte que né Sylvo et qu’il grandit.
Le roman s’attache à la vie quotidienne des elfes de leur point de vu, de la naissance de Sylvo à son exil. Mais point ici d’elfes à la Tolkien (aussi respectable soient-ils), l’auteur (un roliste visiblement) reconnait que ses elfes sont fortement inspirés de ceux créés par Greg Stafford pour l’univers de jeu de rôle Glorantha; ici les elfes sont en partie végétale et vivent en symbiose avec la forêt et la nature.
Confessions d’un elfe fumeur de lotus est une grande réussit. Bien écrit et à l’histoire passionnante, Raphaël Albert réussi de plus le tours de force de montrer clairement la manière dont la mentalité elfique est autre. Si vous ne deviez qu’en lire un dans la série, que cela soit celui-ci !

Avant le déluge

Il y a quelques mois, je terminais ma chronique de Rue Farfadet sur le souhait de pouvoir lire prochainement une suite. Je n’imaginais pas alors que le second tome des aventures du détective Sylvo Sylvain, Avant le déluge, sortirait si rapidement. Aussitôt vu, aussitôt lu, ce second opus plonge le détective, et son adjoint pixie, dans une enquête aux conséquences plus lourdes encore que dans Rue Farfadet.

Se déroulant quelques temps après (et je pense que la lecture du premier tome devrait être fortement conseillé pour bien prendre plaisir à la lecture du second), Avant le déluge débute alors que la situation de Sylvo Sylvain s’est bien améliorée. A la tête de sa propre agence de détective, il vit mieux et son spleen du à l’exil a bien diminué.

C’est donc un peu résigné, qu’il débute une enquête sur la disparition de l’ambitieux journaliste Jacques Londres. Mais rapidement, l’enquête tourne au complot d’état. Et c’est en courant derrière le célèbre voleur Alfred Lutin, que Sylvain se retrouve à découvrir, couches après couches, les secrets de la puissante Académie de magie. Le roman se termine d’ailleurs d’une façon apocalyptique, pour Panam et pour Sylvain.

Un second tome de très bonne facture qui a le bon goût de faire évoluer d’avantage l’univers mis en place. Il me semble de plus que les références détournées à la culture populaire sont bien plus présente dans ce tome que dans le précédent. Vivement la suite.

Rue Farfadet

Dans une France proche de la notre mais où les créatures fantastiques existent, la ville de Panam, en tant que capitale du Royaume, est une ville cosmopolite où se croise humains, nains, orques et autres joyeusetés. On peut même y croiser un elfe, fait rarissime.

Cet elfe, Sylvo Sylvain, est le héros de Rue Farfadet. Exilé des terres elfes pour une raison connue de lui seul, il vivote avec un pixie dans Panam. Ce détective privé sera pris, en enquêtant sur une bête affaire d’adultère, dans les filets d’un complot qui menace directement le pouvoir. Entre des attentats magiques, la police, la pègre et ses propres démons, Sylvo Sylvain aura fort à faire pour s’en sortir indemne.

Rue Farfadet joue avec bonheurs sur les différents clichés du genre noir (le détective alcoolique/dépressif, la vampe, la pègre, etc.) dans un Panam de fantasy urbaine mâtiné de steampunk (le roman se déroule en 1880, mais certaines technologies, comme le téléphone, sont déjà bien développées). Un romain très agréable dont j’espère pouvoir lire une suite un jour.