The Shining Girls

The Shining Girls (Les Lumineuses dans son titre français) de Lauren Beukes est un roman, se déroulant à Chicago, qui met en scène un serial killer un peu particulier; en effet celui-ci a élu domicile dans une maison qui lui permet de voyager dans le temps, depuis ses années 20 natal jusqu’en 1993.
Harper Curtis, le tueur, chasse des femmes lumineuses à travers le temps afin de les éliminer et continuer à pouvoir utiliser la maison. Il les rencontre une fois, leurs donne un objet, puis, plusieurs années après pour elle, quelques jours-semaines pour lui, il les assassines, et leur prend un objet personnel qu’il réutilisera chez une autre. Le lecteur suit Harper dans ses voyages, ses meurtres, sa folie et son obsession de compléter les boucles temporelles qui parsèment sa vie.
Le lecteur suit aussi, au fil des chapitres, les points de vue de victimes de Harper. Et particulièrement le point de vue de Kirby Mazrachi, une jeune fille vivant en 1992-93 et qui a survécu à une attaque de Harper en 1989. Obsédée par ce drame, elle tente de comprendre et de retrouver le tueur.
Roman au point de vues multiples, The Shining Girls est à la fois un roman noir et un roman de voyage dans le temps. Bien écrit et passionnant, il se double, dans sa version audio, de nombreux lecteurs qui donne une tonalité différente selon le personnage dont le point de vu est utilisé. Ceci étant dit, je regrette deux choses : un manque d’explication sur les raisons des voyages dans le temps et de femmes lumineuses (il y en a une, mais je la trouve vite expédié et moyennement convaincante) et le caractère inexorable du récit (logique pour un récit de voyage dans le temps où une partie du récit est en fait déjà « écrit » de point de vue de certains personnages) qui pose en fait à la fois Harper, mais surtout Kirby en spectateurs qui ne font que suivre ce qui arrive sans pouvoir, pour Kirby, l’influencer. Je regrette également une fin abrupte qui aurait, à mon sens, mérité un épilogue.

Zoo City

Récemment primé de l’Arthur C. Clarke Award 2011, Zoo City est le second roman d’une auteure, Lauren Beukes, sud-africaine. Se déroulant de nos jours à Johannesburg, Zoo City propose un univers à mi-chemin entre de l’Urban Fantasy et du Cyberpunk. Le premier car s’il s’agit de notre monde, une différence notable prend place : les personnes ayant commise un meurtre (accidentel ou non) ont un animal qui apparait et s’attache à eux. Outre de montrer ainsi à la face de tous le crime qu’ils ont commis, les Zoo développent également un pouvoir magique. Cyberpunk, car l’ambiance du roman est très noir dans un monde ou l’espoir de rédemption est bien maigre.

Zinzi December, une ancienne journaliste, est affublée d’un paresseux pour avoir tuer son frère. Après avoir fait son temps en prison, elle vit à Zoo City (le quartier « mal famé/pauvre » de Johannesburg) où elle vivote en recherchant des objets perdus (son don lui permet de les retrouver) et en écrivant des spams de pishing pour un parrain de la pègre à qui elle doit de l’argent. A court d’argent, elle doit accepter une enquête pour retrouver une jeune star de la musique disparue. Son enquête la mènera à se frotter à fort partie et à découvrir des secrets bien sombres.

Ce roman à l’ambiance noir est très sympathique. Le mélange entre un univers violent et pauvre avec une pointe de magie prend bien; tout comme le contexte peut habituel (l’Afrique du Sud) pour un lecteur européen comme moi aussi. J’ai par contre eu parfois le sentiment d’une intrigue un peu embrouillée et d’un manque de transition en douceur dans la lecture. Ceci étant dit, Zoo City reste un excellent roman qui a bien mérité son prix.