I Have Placed My Sickness Upon You

Avec son challenge de lecture de nouvelles, Lune me pousse à chroniquer des nouvelles de manière indépendante. Pour celles qui valent la peine je le fait avec plaisir. « I Have Placed My Sickness Upon You » de Karin Tidbeck fait partie de celle-ci. 
Proposée gratuitement, en version écrite ou audio, sur Strange Horizons, « I Have Placed My Sickness Upon You » suit une dépressive profonde, qui est également la narratrice de la nouvelle) auquelle son psy propose un traitement expérimentale : elle doit s’occuper d’une chèvre (« sadgoat » par analogie à « scapegoat »). Sceptique au début, elle constate rapidement qu’elle va mieux alors que l’état de santé de la chèvre se détériore. Guérie, elle rend l’animal avant de réaliser celui-ce est utilisé pour d’autre patient. Elle décide alors de libéré la chèvre.
Je retrouve dans ce texte l’étrangeté et les qualités d’écriture qui m’avait déjà séduit dans Jagannath. Une bonne nouvelle, donc, d’une auteure que j’apprécie de plus en plus.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.

Jagannath

Premier recueil de nouvelles traduits en anglais de l’auteure suédoise Karin Tidbeck (qui s’auto-traduit), Jagannath propose treize nouvelles résolument nordiques oscillant entre le fantastique et le « weird ».
Chaque nouvelle du recueil est construire de telle manière que le lecteur découvre un mystère par petites touches. Beaucoup ne propose pas, au final, d’explications, accentuant ainsi la sensation de mystère et ou de malaise.
Le lecteur qui s’aventure dans ce recueil y rencontrera : des amours entre humains et objets/machines, une femme cherchant le suicide dans un monde ou Jésus est revenu et est miséricordieux, un opérateur téléphonique confronté à l’étrange et à lui même, une écrivaine à l’imagination végétale, des histoires de familles (beaucoup), du folklore scandinave et des féeries (beaucoup également, mes eux préférées étant des histoires liés à la rencontre entre les mondes de féeries et le passage du temps), une étude complète sur les Pyret (folklore scandinave), une corps de femme géant abritant les survivants d’une apocalypse, et, finalement, quelques mots de l’auteure sur la traduction des ses nouvelles.
J’ai beaucoup apprécié la lecture de Jagannat. L’écriture est direct et évocatrice, les nouvelles prennent aux tripes et il m’a fallu m’accorder un moment de respiration à la fin de chaque une d’entre elle. J’espère pouvoir lire d’autres textes de Karin Tidbeck dans le futur (en anglais ou en français), traduire son premier roman sortis en suédois il y a peu ne me dérangerait pas.
Rentre dans le cadre du challenge nouvelles et novellas.