Vampires à contre-emploi

Une anthologie de nouvelles de vampires, utilisés, comme son nom l’indique, « à contre-emploie » (comprenez dans des ambiances SF/Anticipation), Vampires à contre-emploi avait tous pour attirer mon attention. Comme j’ai eu la chance de le gagner comme lot pour ma participation au challenge JLNN (merci à Lune et aux Éditions Mnémos), j’ai donc pu me jeter rapidement dessus.
L’anthologie est de bonne facture et quelques textes sont même excellents.
« Pire que le vent » de Philippe Curval narre une invasion extraterrestre dans un futur où pas mal de données sensibles, notamment monétaire, sont stockées dans des puces implantées directement dans le cerveau. L’invasion débute de manière peu subtile (des tornades soudaines font disparaitre des individus qui sont retrouvés vidés de tous leurs fluides) avant de se raffiner. Une nouvelle sympathique, mais peut-être un peu faible pour ouvrir le recueil.
« Quelques moments dans la vie d’un homme d’affaires » de Christian Léourier suit l’ensemble de la carrière d’un jeune cadre ambitieux d’une entreprise de cosmétiques qui se voit chargé de mettre en place une cure de jouvence exclusive, et de suivre de près sa matière première : un des derniers vampires : un être exigeant et complexe.
« Trou noir contre Vampire » d’Olivier Paquet s’intéresse à un vampire numérique qui vide de sa substance les comptes sociaux de ses victimes. Située un pas en avant dans le futur, là où la vie se mesure en nombre d’amis, la nouvelle aurait pu être bonne si des détails pratiques ne m’en avait gâché la lecture (tiré la prise de l’ordinateur pour arrêter une attaque sur son compte facebook !).
« Femme fatale » de Marianne Leconte est la nouvelle qui m’a le moins convaincu du recueil. Il s’agit d’une histoire de vampire et de moto. Une chevauchée qui se veut sauvage mais qui tombe à plat.
« Les ravageurs » de Christian Vilà est une histoire de parasite, de transformation en vampire et de comment un jeune écrivain un peu désœuvré et sa veuve voisine d’une cinquantaine d’années devinrent des vampires. Une histoire tout simple qui est fort sympathique.
« Les miroirs de l’éternité » de Simon Bréan suit une équipe de jeunes vampires, scientifiques, qui, sous le patronage d’un ancien, étudie le vampirisme de façon moderne. Jusqu’au jour où les vampires du monde sont victimes d’attaques meurtrière dont la source n’est pas de notre planète. Une excellente nouvelle qui mélange vie extraterrestre et universalité du vampirisme dans l’univers.
« Icare Hermétique » d’Ugo Bellagamba une nouvelle purement SF sur des exilés, et travailleurs forcés, sur la planète Venus qui ont été modifié afin d’y survivre; ils sont devenus des vampires et ont décidé de partir en laissant un message.
« S’il te plaît, désenzyme-moi un inMouton ! » de Timothée Rey est la transcription des émissions d’une IA de communication d’un vaisseau interstellaire. Narrant comme les deux autres IA du vaisseau se font guerre au sujet d’une cargaison de vampires qui se dirige vers un monde colonisé. La particularité de la retransmission : elle est entièrement en alexandrin car l’IA de communication du vaisseau ne communique que comme cela. Une nouvelle bien barrée qui est, pour moi, la meilleure du recueil.
« La Cure » d’Olivier Gechter donne une réponse vampirique à l’exploration spatiale. En effet comme survivre aux radiations de l’espace intersidérale ? Et bien en prenant à bord un vampire, munis de son collier d’explosif, afin de soigner, grâce à son sang, l’équipage du vaisseau. Mais que faire de lui une fois la colonie installée sur sa nouvelle planète ? Et est-ce vraiment sur ?
« Le Vampire et Elle » de Thomas Geha dans une terre décharnée, post apocalyptique (dans le sens biblique du terme) une femme et un vampire sont les seuls survivants. Une nouvelle fantastique qui ne m’a pas du tous convaincu.
« Beaucoup y ont cru » de Raphael Granier de Cassagnac est une sympathique nouvelle qui surf sur la vague « bit-lit » en proposant un vampire, mais aussi une sorcière et un garou, ado qui sort pour fêter Halloween. Mais entre le vampire et l’adolescent quelle est la vérité ?
Au final, Vampires à contre-emploi est un bon recueil pour les amateurs de vampire et de SF dont les nouvelles de Léourier, Bréan, Bellagamba, Rey et Granier de Cassagnac sont un cran au dessus du reste, et celles de Geha et Leconte un, bon, cran au dessous.

4 réponses sur “Vampires à contre-emploi”

  1. Dans la conclusion de ta critique, il ne manquerait pas un nom dans la liste des bonnes nouvelles ? Il y a une virgule qui flotte toute seule.
    X.

  2. @Vert : j'allais te dire "vive Amazon", mais il est indiqué pour une livraison en un à deux mois. Cela ne me rend que plus heureux de l'avoir gagné, car sinon je sens que j'aurais galéré un peu pour le trouver.
    Bien qu'une sortie sous format éléctronique est prévue, il me semble.

    @X/Anonyme merci, c'est un virgule qui était resté d'un copié/collé !

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