Nous qui n’existons pas

Nouveau texte de Mélanie Fazi, Nous qui n’existons pas est particulier sur plusieurs points.

Il s’agit, tous d’abord, non pas d’un texte de fiction mais d’un essai autobiographique; à la fois une chose rare pour une écrivaine peu prolixe et un hors collection pour l’association Dystopia.

Ensuite, c’est un texte qui est né d’un article de blog, publié en juin 2017 et repris dans le livre : « Vivre sans étiquette« . Dans ce texte, à la fois confession, coming out et libération de la parole, Mélanie Fazi explique sa différence : l’abscence de pulsion de couple. Elle ne ressent en effet aucun besoin de vivre en couple, aucune pulsion de rechercher l’âme soeur ou le coup d’un soir. Et ceci dans un monde où ce « besoin de couple », de traversser l’existence à deux est un acquis pour (presque) tous le monde,

De ce post de blog est né l’idée d’écrire un texte plus large afin de se confier et de parler à la fois de son expérience et de ce que cela de vivre un pas de côté de la majorité, mais aussi dans le but de montrer à d’autres qui se sentiraient ainsi qu’ils ne sont pas seul.

C’est donc un texte (deux en fait, un premier écrit durant l’été 2017 et un second sous forme de « suivi » écrit durant le premier trimestre 2018) très personnel que propose Nous qui n’existons pas.

Dans celui-ci Mélanie Fazi se livre. Elle parle de la manière dont elle s’est construire, comme autrice bien sur, mais aussi, et surtout, comme être humain; de la difficulté de vivre dans un monde où la recherche d’un partenaire, de vie ou pour un court moment, est un donné, une évidence; de la manière de se construire, dans la douleur, avec le sentiment d’être différente de tous; de la manière de tenter de rentrer dans le moule et de faire illusion…

Difficile pour moi qui peine à aligner des mots de manière claire de rendre justice à Nous qui n’existons pas. Mélanie Fazi a le verbe claire, l’écriture agréable et fluide qui sait rendre intelligible et agréable à lire son parcours de vie et sa différence.

Nous qui n’existons pas est une lecture qui éclaire le parcours d’une autrice (ses textes prennent une autre dimension suite à cette lecture), mais aussi et surtout qui peut apporter confort pour ceux qui se sente décalé par rapport à la norme et, pour ceux dans la norme (c’est mon cas), une ouverture sur une autre manière d’être humain et de voir le monde.

Une lecture qui me semble importante dans le monde d’aujourd’hui.

Nous qui n’existons pas sort fin septembre / début octobre 2018 chez Dystopia.

Une réponse sur “Nous qui n’existons pas”

Les commentaires sont fermés.